Une femme qui vient de mourir fait, d'outre-tombe, le récit d'événements qui se sont déroulés presqu'un siècle plus tôt, à l'époque où, jeune fille d'une quinzaine d'années, elle entrait dans le monde. Sous le quotidien de la bourgeoisie d'une petite ville provençale, les passions brûlent et les personnages s'entre-déchirent devant nos yeux. L'héroïne et narratrice, entremêlant les émotions des deux extrêmes de sa vie, dépeint avec humour et provocation les mœurs de cette société mi-citadine, mi-paysanne, qui goûte, en secret, la seule chose qui ait du vraiment du goût : la démesure. Par son âpreté, comme par ses évocations poétiques, ce texte ressuscite la grâce lumineuse d'une provence disparue.
Michel Servin, provençal de cœur, entre en littérature avec Deo Gratias (Julliard) et est salué par la critique comme « ayant pénétré par effraction dans le saint des saints de la nouvelle littérature. » (Marc Laporte) ; « auteur d'homélies si parfaitement imitées qu'on en arrive presque à se demander si c'est du lard ou du cochon. » (Robert Kanders) ; « Quel talent, par Belzébuth, comme disait Victor Hugo. » (Jean Mistler). Le livre obtient le Prix International du Premier Roman et Jean-Pierre Mocky en tire Un Drôle de Paroissien avec Bourvil dans le rôle titre.
Auteur de plusieurs autres romans – Les Tantes (Julliard), Les Réguliers (Julliard), qui obtient le Grand Prix Rhodanien de Littérature, au jury présidé par Henri Bosco – et de pièces de théâtre, Michel Servin est, depuis la fondation de l'Association des Amis de Jean Giono (Manosque), membre de son Comité d'Honneur, aux côté de Jean d'Ormesson.
Michel Servin
L'entretien froid
L'Harmattan, 2014
318 p., 25 €