Monsieur Lazhar

Genre : Drame

Année : 2011

Durée : 1h35

L'histoire :  A Montréal, Bachir Lazhar, un immigré algérien, est embauché au pied levé pour remplacer une enseignante de primaire disparue subitement. Il apprend peu à peu à connaître et à s’attacher à ses élèves malgré le fossé culturel qui se manifeste dès la première leçon. Pendant que la classe amorce un lent processus de guérison, personne à l’école ne soupçonne le passé douloureux de Bachir, qui risque l’expulsion du pays à tout moment.

La Critique De Titi70 :

Cela fait quelques années maintenant que le cinéma Québécois a commencé à doucement s’imposer chez nous. Certes, il se trouve la plupart du temps cantonné au circuit art et essais, mais certain long métrages parviennent à s’y tailler une jolie réputation. Je pense notamment au film Starbuck qui a connu un remake Français.

Nouvelle œuvre acclamée et récompensée dans plusieurs festivals, Monsieur Lazhar, sorti chez nous en 2011. Hormis l’humoriste Fellag, qui incarne le rôle titre, aucun nom connu dans le générique de ce long métrage adapté d'une pièce de théâtre.

L'histoire se déroule dans une école où vient se présenter Bachir Lazahr, un immigré nouvellement arrivé dans le pays et qui recherche un emploi de maître d'école.

Dans l'urgence de la situation, la directrice l'embauche rapidement. Il faut dire que le climat n'est pas vraiment facile, une enseignante a été retrouvée pendue dans sa classe par un de ses élèves.

Bachir Lazahr ne connaît pas grand chose du Québec et tente de s'acclimater, non sans difficulté, au pays et à son travail. Les premiers temps sont d'ailleurs difficiles, la plupart des élèves étant encore traumatisés par la mort de leur ancien professeur.

De son côté, Bachir Lazahr a aussi ses problèmes, puisqu'il risque d'ètre expulsé du Québec et de se retrouver en Algerie où sa vie est menacée. Enfin, l'homme doit surmonter la mort de se femme et de sa fille, décédées dans un incendie criminelle, alors qu'elles s'apprêtaient à le rejoindre dans le nouveau pays.

Malgré tout, personne n'est au courant des problèmes de Bachir dans son école et l'homme met toute son énergie à redonner le sourire à ses élèves.

Comme vous pouvez le constater à la lecture de ce résumé, le long métrage de Philippe Falardeau aborde plusieurs thèmes, rarement évoqués dans le cinéma traditionnel.

En premier lieu, la mort et les traumatismes. En l'occurence, il s'agit ici d'enfants.

Le film se concentre d'ailleurs plus particulièrement sur deux élèves. D'abord, Simon, un jeune garçon au comportement violent, et qui vit depuis dans le remord; et Alice, qui souffre de solitude tout en ayant des griefs contre Simon, qu'elle accuse d'être responsable de ce suicide.

Dans ce climat, les responsables de l'éducation font se qu'ils peuvent, mais sans vouloir aborder le sujet de la mort sans détour. Et quand Bachir Lazahr propose de parler de la mort dans son école, il se heurte au système de l'éducation nationale.

L'autre thème abordé est bien sur l'immigration et l'intégration. Comme je l'ai déjà souligné dans le résumé, l'homme a sa dignité et se refuse à parler de ses propres traumatismes. Il va malgré tout devoir face aux idées reçues (l'enseignante qui le drague ouvertement avec ce rendez vous ), et la méchanceté humaine (les parents qui le remettent sèchement à sa place lors d'un rendez vous pédagogique).

Dans le rôle principal, Fellag porte littéralement le film et demeure totalement juste et attachant, tout comme les gosses, malgré tout joués par de jeunes acteurs.

On reprochera juste au film quelques baisses de rythmes, mais rien de bien méchant. Au final, Monsieur Lazahr est un très beau long métrage, sensible et touchant, et dont l'un des mérites principaux est d'oser aborder des sujets de société.

Note : 17/20