Avec les prochains départs des vacances d’été, le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire (IVS) tire la sonnette d’alarme sur les “maladies d’importation “. L’IVS met en garde les vacanciers des destinations lointaines sur les risques de contracter des maladies tropicales. En effet, des maladies telles le chikungunya, la dengue pourraient se voir importé en France par le biais des voyageurs et entraîner, à terme, des problèmes de santé publique.
Lors de leurs vacances d’été, les voyageurs contractent le plus des maladies relativement banales comme les infections respiratoires, infections dermatologiques, piqûres d’insectes, fièvre, diarrhée… Derrière ces maladies d’apparences banales se cachent le plus souvent des maladies infectieuses d’origine tropicale capable de “générer des problèmes de santé publique en France par leur capacité à s’y implanter”. Selon le Pr Eric Caumes, infectiologue et président du Comité des maladies liées aux voyages et des maladies d’importation du Haut Conseil de la santé publique, il faut particulièrement faire attention à ces pathologies car la menace est réelle.
Notons que les territoires d’outre-mer comme la Guyane et les Antilles sont menacés par le chikungunya depuis le début de cette année 2014. La Polynésie française (Pacifique) et la nouvelle Calédonie sont également confrontées au virus Zika depuis fin 2013. Le Pr Eric Caumes tient à rappeler dans ces “recommandations sanitaires aux voyageurs 2014″, que la France métropolitaine ne serait pas épargnée par cette menace virale.
Il y a une réelle menace d’introduction de ces “maladies d’importation” notamment dans certaines zones ou le moustique Aedes albopictus surnommé le “moustique-tigre”, vecteur de la dengue et du chikungunya, est déjà présent dans 17 départements. Le Pr Eric Caumes affirme que “En métropole, le risque épidémiologique concernant la dengue et le chikungunya existe, à cause de la présence du moustique tigre qui transmet la maladie. Il se trouve déjà dans le sud de la France et amorce sa remontée vers le nord. La maladie n’est pas pour autant installée en métropole comme c’est le cas aux Antilles“.
Venu d’Italie et arrivé dans les Alpes-Maritime en 2004, ce moustique, dont l’éradication est extrêmement complexe, a vite conquis les départements voisins la Haute-Corse, Corse du Sud, Varn, Alpes -de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault et Vaucluse, quelques départements du Nord et de l’Ouest, dans le Lot-et-Garonne, la Drôme, l’Ardèche, Pyrénées-Orientales.