Voilà un très bon film, derangeant comme toujours avec David Cronenberg, et donc qu’il vaut mieux éviter de voir quand on a le cafard.
Les interprètes sont parfaitement mis en scène : Julianne Moore, en star sur le retour hantée par le fantôme de sa mère abusive disparue dramatiquement, Mia Wasikowska, jeune femme défigurée qui vient chercher le pardon auprès de sa famille alors qu’elle sort tout juste de l’hôpital psychiatrique, son père John Cusak, psychologue de stars égocentrique et uniquement préoccupé de la promotion de son dernier livre, qui a épousé – en l’ignorant – sa propre sœur, leur fils de 13 ans en pleine cure de désintoxication mais poursuivi lui aussi par des hallucinations … et le jeune Robert Pattinson, dans un rôle secondaire et pas vraiment convainquant.
Un malaise permanent, une montée progressive de l’angoisse particulièrement détonnante où l’on parle de traumatismes familiaux sordides, de la vie superficielle des acteurs et de tous ceux qui gravitent autour d’eux, de la responsabilité morale et psychologique des parents vis-à-vis de leurs enfants, de la folie ordinaire du fric et de la drogue à accès facile, de la difficulté humiliante de trouver un rôle pour une actrice un peu – et même très - déjantée …
Julianne Moore, qui a reçu à Cannes le Prix d’interprétation féminine pour ce film – est bouleversante. Je souligne également le jeune Evan Bird incarne le jeune Benji, l’enfant-star qui a grandi trop vite, ainsi que sa sœur Mia Wasikowska, jeune actrice australienne.
Quant à Carrie Fisher, qui joue son propre rôle, celui d'une pâle intermédiaire, est elle aussi devenue une étoile morte, celle qui fut l’inoubliable Princesse Leia de la guerre des étoiles, a beaucoup vieilli …