pierrelebec / Dans la presse libérale, on entend le ras-le-bol des voyageurs mis en avant par la grève qui secoue la SNCF.Certains iront même à parler de prise en otage des usagers. La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) demande de ce fait une libéralisation du rail pour répondre aux attentes des personnes qui prennent les transports en commun. Autant dire que Bruxelles n’est plus très loin de cette prise de position. Dans le communiqué de presse on peut y lire que « La FNAUT regrette que les usagers du rail soient, une fois de plus, inutilement pénalisés par cette nouvelle grève, lancée au nom d’une conception monopolistique du service public propre au secteur ferroviaire ».Tous ces termes favorisent la polémique sans véritablement comprendre les raisons de la grève. À un moment clef dans la négociation du quatrième paquet ferroviaire, les voyageurs sont manipulés et utilisés à des fins privés mettant en danger le bon fonctionnement de notre système ferroviaire.La France n’est pas n’importe qu’elle pays, la SNCF est issue du front populaire. C’est une mesure qui a nationalisé l’ensemble des compagnies ferroviaire à l’époque dans le but de baisser les prix et de rendre le train accessible à tous. Pourtant, la réforme envisagée prépare l’éparpillement et l’éclatement de la SNCF. La création de trois structures autonomes : SNCF en EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) de tête et SNCF Réseau, SNCF mobilité. Le but étant de mettre fin à la mise en place de la SNCF d’un côté et RFF de l’autre.Cette réforme décidée en 1997 amorçait la libéralisation du rail avec une tentative d’imitation du modèle anglo-saxon. Le modèle de Thatcher ou de Merkel aura des conséquences terribles comme je l’ai déjà prédit dans différents articles comme l’augmentation des prix, baisse de la sécurité, etc.La réunification totale de la SNCF s’impose afin de faire face à la catastrophe de Brétigny-sur-Orge, du problème de largeur des voies, etc. La préconisation de la dérégulation du transport des voyageurs à l’horizon 2022 est une menace pour tout le monde. Cette loi s’y prépare dans l’ombre sur fond de manipulation de masse. Les reculs des droits sociaux se font toujours dans la même optique. Le capital l’emporte toujours au détriment des voyageurs et donc des travailleurs usant les différentes lignes.Les médias se taise, mais je laisse la parole à l’Humanité, le seul nous expliquant les enjeux de cet grève :
La grève qui a débuté hier soir est en quelque sorte de salut public. Le chemin de fer français n’est pas loin d’un point où, après les tarifs, le confort et les dessertes, c’est la sécurité des voyageurs qui est mise en cause. En opposant l’essor du fret ferroviaire au déversement des camions sur nos routes, en faisant du droit à la mobilité des citoyens une liberté à assurer, en se préoccupant de l’urgence climatique en privilégiant le transport le plus économe en émanations carbonées, les cheminots se mobilisent dans l’intérêt de la nation.Une grève de transport n’est jamais drôle, mais il en va de la sauvegarde de l’intérêt public. Ainsi, comme hier, il va des travailleurs de s’allier avec les cheminots pour un service de qualité non privatisé à la rentabilité de l’actionnaire. Les voyageurs sont pris en otage par le chantage du grand capital, c’est à eux de ne pas se tromper d’ennemi. C’est le capital qui impose les mesures d’austérité, pas le cheminot. Les travailleurs ont intérêt à être unis contre les rapaces de la finance qui siège à la Commission européenne.