Marie-Charlotte Morin - Prix du Jury et du Public Finale
SCIENCE - "Rôle des protéines lin-15A et rétinoblastome dans la reprogrammation cellulaire directe in vivo chez C. elegans". En lisant cet intitulé de thèse vous vous dites que la science est un monde barbare et inaccessible. Et pourtant, derrière ce titre obscur se cache un processus simple à comprendre. Encore faut-il pouvoir l'expliquer avec les bons mots.C'est le tour de force qu'a réussi Marie-Charlotte Morin, biologiste moléculaire à Strasbourg et auteure de cette thèse. Grâce à son humour et sa manière de présenter son travail, elle a remporté mercredi 11 juin le premier prix et le prix du public de "Ma thèse en 180 secondes".Vulgariser avec pédagogieCe concours organisé pour la première fois en France permet à des "thésards" de présenter en trois minutes leur sujet de doctorat à un public profane. La capacité à vulgariser avec pédagogie et dans un temps limité est évaluée par un jury présidé par la secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Geneviève Fioraso.Comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessus, Marie-Charlotte Morin explique très simplement et avec des métaphores rigolotes son sujet de recherche. Elle s'intéresse à la capacité d'une cellule à changer d'identité. Si la plupart des cellules ne peuvent assumer qu'un seul et même rôle tout au long de leur vie, la cellule rectale d'un petit ver, le C.elegans, est capable de se muer en... neurone !"Mon sujet se prête à la blague""Passer des lignes de production fécale à PDG de la boîte [...] autant vous dire que c'est l'ascension sociale inespérée", glisse avec le sourire la scientifique pour expliquer le processus. "Certains gènes vont même essayer d'empêcher d'accomplir ce destin extraordinaire, comme un mauvais conseiller d'orientation vous pousse à faire le même métier que vos parents", ajoute-t-elle encore dans cette vidéo filmée pendant les qualifications régionales en avril dernier."Je n'ai aucun mérite, mon sujet se prête à la blague. Et du coup, à chaque fois que j'en parle, je le prends avec humour parce que tout le monde se moque de mon sujet de thèse. Donc on va dire que j'avais déjà pas mal d'idées de vannes en tête pour ce concours", a indiqué Marie-Charlotte Morin à l'AFP.Fin septembre, elle prendra le chemin de Montréal avec les deux autres lauréates françaises pour participer à la finale internationale du concours.