Égypte: Projet de surveillance des réseaux sociaux

Publié le 12 juin 2014 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Selon le projet, révélé par une fuite au sein du ministère de l’Intérieur, Facebook, Twitter et YouTube et sans doute des applications de téléphone portable comme WhatsApp, Viber et Instagram seraient systématiquement surveillés.

"Le projet des autorités égyptiennes de surveiller de manière indiscriminée les réseaux sociaux quelques mois après l’adoption d’une nouvelle Constitution garantissant le droit à la vie privée montre qu’elles ne font guère cas des droits humains et de l’état de droit. En outre, il est à craindre qu’elles n'utilisent la surveillance systématique des réseaux sociaux pour réprimer davantage encore le moindre signe de dissidence", a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International. "Les autorités égyptiennes ont un très mauvais bilan en matière de droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association. Un système destiné à surveiller systématiquement les réseaux sociaux risque de devenir un nouvel instrument de la répression aux mains du gouvernement égyptien."

Dans le document qui a filtré, le ministère de l’Intérieur lance un appel d’offres pour un système de surveillance plus sophistiqué qui scannera les réseaux sociaux sur 26 sujets, dont la diffamation de la religion, l’appel à des manifestations illégales, les grèves et les sit-in, ainsi que le terrorisme et l’incitation à la violence. Cependant, la liste complète des sujets à surveiller n’a pas été rendue publique, laissant planer le doute sur les communications qui seront visées et à quel moment.

Toute surveillance de masse menée sans discrimination, telle qu’elle est prévue en Égypte, constitue une ingérence inutile et disproportionnée dans le droit à la vie privée.