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La petite fille en rouge de R. Innocenti et A. Frish

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

La petite fille en rougeRelié: 32 pages
Editeur : Gallimard Jeunesse (21 mars 2013)
Collection : Albums Gallimard Jeunesse
Langue : Français
ISBN-10: 2070650634
ISBN-13: 978-2070650637
Prix éditeur: 13€90
Dimensions du produit: 29,4 x 27,4 x 1,4 cm

Résumé:

Sophia demeure avec sa mère et sa sœur près d’une forêt de béton et de briques : une ville moderne. Pour aller voir sa mamie, de l’autre coté de la forêt, elle doit traverser «le Bois», un endroit magique (un centre commercial) où l’on peut se procurer tout ce dont on rêve. Mais, étourdie par les couleurs et le bruit, elle perd son chemin. Un chasseur souriant se présente, chevauchant une moto noire. Sophia lui parle de sa grand-mère dans sa petite maison… Sur la voie rapide, le chasseur quitte Sophia, prend un raccourci et arrive le premier chez la grand-mère. Imaginez la suite…

Mon avis:

Une réécriture du conte

Le propre du conte est d’avoir une résonance à toutes les époques. S’il y a bien un message dans cet album, c’est bien celui-là. Tout le monde connaît l’histoire du Petit Chaperon rouge qui n’a pas suivi les recommandations de sa mère et a fini entre les crocs du Grand méchant loup. Imaginez cette même petite fille de nos jours, au milieu d’une grande ville peuplée et menaçante. Le danger est à chaque coin de rue et le méchant loup qui se cache derrière un masque de respectabilité n’est pas loin. Quand Sophia le rencontre, elle ne s’en méfie d’ailleurs pas. Pourquoi le ferait-elle puisqu’il la tire d’un mauvais pas et l’accompagne jusque chez sa grand-mère qui vit dans une vieille caravane?

Jusque là, rien de très original me direz-vous. C’est sans doute parce que l’originalité de cet album réside dans ses illustrations en décalage avec le texte. En effet, si ce dernier reprend les grandes lignes du conte, les images, elles, nous entraîne dans un monde beaucoup plus contemporain où le cœur de la forêt, appelé "The wood", est un immense centre commercial, les "chacals" qui rodent sont des gangs de punks, la forêt est une ville foisonnante pleine de mouvement. Les images – de grandes vignettes surplombant un texte bref – se caractérisent par l’abondance de détails. La cité de Sophia est un lieu de démesure, de sur-consommation qui côtoie une grande pauvreté. La petite fille qui habite un immeuble modeste doit traverser ce monde de profusion pour atteindre la misérable caravane que sa grand-mère habite.

Derrière le message du conte traditionnel, c’est donc bien aussi une dénonciation des clivages entre les périphéries pauvres des villes et la société de consommation. Quels que soient les lieux dépeints, ils sont inquiétants soit parce qu’ils "agressent" la vue par la somme de détails représentés, soit parce qu’ils représentent une ville sombre et abandonnée.

Un conte – Deux fins

Si les fins tragiques- courantes dans les contes originaux – vous déplaisent ou pouvez aussi opter un happy-end à la Disney. En effet, l’album vous offre l’opportunité de choisir la fin qui vous convient. Parce que comme le rappelle le prologue: une histoire peut vous surprendre et ne pas finir comme vous l’imaginiez.

En somme, il s’agit d’un album sympathique, décalé et approprié pour des enfants de 8/9 ans. Car même si les illustrations prennent une place importante par rapport au texte, il faut connaître le conte d’origine pour mieux comprendre la subtilité de la réécriture.

La petite fille en rouge de R. Innocenti et A. FrishLa petite fille en rouge de R. Innocenti et A. FrishLa petite fille en rouge de R. Innocenti et A. Frish

Bon

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