Un tour de ville de Lima alternatif
Après avoir été impressionnée par la visite du 2e plus grand cimetière au monde, je suis de retour sur la route avec Edwin de Haku Tours, une agence responsable qui réinvestit 70% de ses profits dans des projets sociaux. Au programme: un tour de ville de Lima différent, alternatif.
En chemin, mon ventre gargouille.
“Est-ce que tu as pris ton petit déj’?”
“Non, et toi?”
“Non, j’ai pas eu le temps”
On s’arrête dans un stand pour prendre un mini sandwich à l’omelette. Tout simple, mais savoureux, il me paraît délicieux. Ou serait-ce ma faim démesurée qui parle?
On repart en direction du Cerro San Cristobal, pour commencer la journée avec une vue panoramique sur Lima. La montée est longue, j’ai du mal à croire que durant la Semaine Sainte les gens montent à pied ou à genoux tout le chemin jusqu’à la croix qui trône au dessus de la colline!
Puis on arrive au sommet. Heureusement, aujourd’hui le ciel est dégagé et la vue impressionnante. C’est la première fois que je me rends vraiment compte de l’étendue de Lima, de sa concentration de population, de sa sécheresse aussi. Edwin me pointe nos prochains arrêts comme sur une maquette: cementerio del Angel, le quartier chinois, la Plaza de Armas, Plaza San Martin…
Et comme à Lima il faut être le plus stratégique possible côté trafic – il peut être assez impressionnant!- on ne s’attarde pas trop. On arrive au Cementerio del Angel, à Barrios Altos, un cimetière plutôt populaire où reposent également quelques célébrités comme Chabuca Granda. À l’entrée, des femmes vendent des fleurs et certaines viennent carrément à la voiture pour convaincre l’acheteur potentiel. Je suis un peu surprise, mais je préfère encore un lieu de recueillement “vivant” qu’une sorte de jardin sans âme comme on en retrouve trop souvent chez nous- sans mauvais jeu de mots. On découvre le cimetière en marchant à travers ses grands murs blancs qui accueillent des niches. Dans certaines, les fleurs sont belles et vives, dans d’autres, totalement fanées.
Un monsieur d’un certain âge joue de la guitare devant une niche et quelques membres de la famille du défunt. On s’arrête pour l’écouter. Lorsqu’il termine, il vient vers nous pour nous proposer une petite chanson. Je suis fascinée par le personnage et sa courtoisie d’une autre époque, d’un monde que je n’ai pas connu. “La prochaine fois, maestro” dit Edwin en souriant. On s’éloigne après une brève conversation. Je suis un peu triste de quitter les lieux, paisibles et fascinants, pour partir vers le centre historique de Lima, qui promet une toute autre dynamique, clairement plus chaotique.
On passe devant la Plaza de Armas. Edwin me pointe un passant et me dit: tu vois, lui, tous les jours il passe par ici, il s’appelle Marco et il cire les souliers un peu plus loin. En remarquant mon air surpris il ajoute: “on veut donner des explications plus sociales, moins axées sur les dates et l’histoire. Après tout pour comprendre un pays, il faut comprendre les locaux. C’est pourquoi on aime parler des vendeurs de rue et de leurs conditions par exemple. En plus, ça permet d’éviter d’avoir un discours répétitif et d’avoir un guide qui s’amuse en cherchant toujours des nouvelles informations”. Excellent point, quoi de plus ennuyeux et même irritant que d’avoir l’impression qu’un guide lit un texte?
On entre dans un stationnement. Une voiture recule, l’autre avance. Ici, il faut jouer à Tetris sous la supervision des employés pour réussir à entrer correctement dans l’unique espace libre. Déjà que je n’aime pas me stationner à Montréal, où en bonne ville nord-américaine il y a probablement plus d’espace que dans 90% des villes du monde entier…à Lima, je deviendrais hystérique. Pour le bien de tous, j’éviterai de conduire ici.
On se promène à travers le brouhaha des rues, pour se rendre non loin de là, au mercado central, un immense marché qui occupe tout un pâté de maisons. Ici, on trouve de tout: de la viande, du poisson, de la lingerie, des jouets, des animaux, des livres et j’en passe. C’est un gros bordel, immense et fascinant, avec des articles vraiment abordables et forcément, pas du tout touristique. On arrive devant les petits stands de bouffe bons et pas chers qui ouvrent l’appétit.
Mais pour cette fois-ci, on passera tout droit pour se diriger plutôt vers le Barrio Chino. Le quartier chinois de Lima est le 4e plus grand centre d’immigration chinoise en Amérique. Les Liméens aiment venir ici pour manger du chifa, la cuisine fusion sino-péruvienne, à bon prix. D’ailleurs, il suffit d’observer les passants et l’ambiance pour se rendre compte que le quartier chinois de Lima est à l’image du chifa: une fusion. C’est cette fusion qui me surprendra et me fascinera toujours du Pérou. Le quartier chinois de Montréal, de Toronto ou de New York sont beaucoup plus “ancrés” dans la culture asiatique, qui se perçoit instantanément, ne serait-ce qu’avec les odeurs qui flottent dans l’air et les langues qui dominent les échanges dans la rue (mandarin, cantonais, vietnamien, etc.). De vraies petites bulles asiatiques. Pourtant, ici, outre les rappels chinois dans la décoration, on sent qu’on est avant tout dans une ville sud-américaine.
Sur la Calle Capon, on monte au 2e étage et on entre dans un resto. Je m’assois et j’observe les gens. Je souris en voyant les bouteilles d’Inca Kola sur pratiquement toutes les tables. Oui, on est bel et bien au Pérou.
Infos pratiques
Agence: Haku Tours
Site web: www.hakutours.com
Tour: Lima’s Panoramic tour
Type de visite: 4 à 6 personnes
Prix: 50$USD/personne. 45$USD/personne pour deux personnes et plus.
Langue: espagnol et anglais. Français disponible, compter 10USD de plus par personne.
Cet article s’inscrit dans la série “J’ai testé“. J’ai donc été invitée par l’entreprise pour essayer cette prestation. Je tiens cependant à préciser que mes propos reflètent mon expérience telle que je l’ai vécue et n’ont été aucunement influencés par cette collaboration.