François-Xavier Priollaud, maire, est-il en passe de réussir ce que Franck Martin n’est jamais parvenu à réaliser ? C’est-à-dire la mutualisation des dépenses de fonctionnement et d’investissement du Kolysé en associant la CASE et la ville aux efforts ? Hier, un champion olympique candidat à la présidence de la fédération française des sports de glace, Gwendal Peizerat, a rendu visite aux élus lovériens et de la CASE (représentée par Bernard Leroy, président) pour les encourager dans leurs efforts visant à pérenniser la patinoire. On a compris que l’achat de deux nouveaux compresseurs (400 000 euros) était dans les tuyaux et qu’il n’était donc pas question de mettre un terme au patinage même si c’est un terrain glissant.
Car je ne pense pas, comme M. Priollaud, qu’un équipement sportif et de loisirs puisse être « rentable », c’est pourtant ce qu’il a déclaré sur France 3. Si les mots ont un sens, le mot rentable signifie la production d’un bénéfice par rapport au capital investi. Je ne crois pas qu’on soit ou qu’on sera un jour dans cette situation. Pour être bénéficiaire, il faudrait pratiquer des prix d’entrée très élevés (ce qui nuirait à la fréquentation) et oublier qu’un équipement public a une fonction collective tournée vers la jeunesse laquelle n’est pas riche à Louviers. M. Priollaud a évoqué la bonne image de la ville et en ce sens il n’a pas tort. L’état désastreux de la patinoire nécessitait de prendre le taureau par les cornes. (1) Certes le karting sur glace n’est pas à la portée de toutes les bourses mais il demeure une pratique marginale. Si l’on veut faire plaisir aux 40 000 patineurs qui, chaque année, viennent dans l’unique patinoire du département (qui offre donc une attractivité régionale) il faudra également faire preuve d’imagination pour permettre aux patineurs synchro, aux hockeyeurs (pourquoi pas ?) et aux amateurs de sports de glace en général, de se retrouver dans une ambiance confortable et avenante.
J’ai entendu, dans le reportage de France 3 région, que M. Priollaud n’excluait pas (avec la CASE bien sûr) la construction d’un nouvel équipement à échéance de cinq ans. Ce laps de temps doit permettre d’amortir comptablement et matériellement l’acquisition des deux nouveaux compresseurs. En cinq ans, on jugera sur pièces la fréquentation publique et scolaire et, pour le coup, « la rentabilité » sociale de la patinoire. D'ici là, gare à la glissade… (1) Attendons les délibérations du conseil municipal lovérien et celles de l’agglomération Seine-Eure pour connaître le montant des efforts de chacun. On jugera, alors, de la qualité des engagements.