Des jeunes organisés viennent braquer une réserve informatique. Ce qu'ils ne savaient pas c'est que le fourgon contenant un parrain du crime allait être attaqué et les policiers de se réfugier en urgence dans la réserve...
La critique assiégée de Borat
Florent Emilio Siri est un gars bien de chez moi, un lorrain quoi. Egalement un de nos réalisateurs les plus potables du moment et ce malgré quelques fautes de goût (son incursion aux USA en est la preuve). Après avoir évoquer les cités miniaires dans son premier film Une minute de silence, il fait un remake non-officiel d'Assaut de John Carpenter lui-même inspiré par Rio Bravo avant le remake officiel réalisé par un autre français Jean-François Richet en 2004 (celui-là on évitera d'en parler par contre). Pour son Nid de guêpes, Siri convie des gueules de porte-bonheur comme Samy Naceri (quand il faisait plus de cinéma que de castagne hors caméra), Benoît Magimel (qui avait préféré le premier film de Siri à Taxi, anecdote du réalisateur himself!), Nadia Farès, Pascal Grégory, Sami Bouajila, Anisia Uzeyman, Richard Sammel, Martial Odone et Angelo Infanti. Du film de Big John, Siri retient un maximum tout en le faisant à sa sauce. Tout d'abord par le canevas: un bâtiment où tout se relie malencontreusement, des tueurs dont on ne voit jamais les visages que ce soit avant ou pendant l'assaut (Big John montrait les cocos avant mais plus du tout une fois l'assaut sur le commissariat déclenché), des civils comme des policiers à l'intérieur (bien que dans le film de Big John il n'y avait que le père de famille, les secrétaires et réceptionistes n'étaient pas à proprement parler des flics) et un élément déclencheur (un père de famille s'étant vengé sur des truands qui a tué sa fille chez Big John; un parrain du crime chez Siri).
A partir de là, le réalisateur français s'en donne à coeur joie dans le huis-clos, mélangeant par la suite film d'action et film de braquage. Le début présente les hostilités avec trois groupes de personnes: ceux qui gère la réserve, les braqueurs et les flics. Pour les braqueurs, c'est l'occasion rêvée puisque c'est le 14 juillet et la police est plus préoccupée par les différents défilés de la région (ici l'Alsace, ce qui est relativement proche de sa région natale). D'un autre côté, une opération est réalisée pour convoyer un parrain du crime étranger tellement convoité que les fourgons le convoyant sont attaqués et un seul (celui où est le détenu) parvient à s'en sortir indemme. Les petits braqueurs comme les gardiens se retrouvent donc dans un conflit qui ne les concerne pas et dont il se serait bien passer. En soi, on s'attache davantage à ces protagonistes involontaires qu'aux policiers. Néanmoins, l'alchimie fonctionne, d'autant qu'à l'image de Big John, Siri ne montre pas ses assaillants en dehors de costumes dignes du GIGN. D'autant que la photo joue habilement sur les reflets et le quasi-noir intégral d'où ressortent les fusillades.
Ils sont donc armés jusqu'aux dents et couverts de protection, ce que n'ont évidemment pas nos accolytes et même les policiers qui doivent continuer sur leurs réserves. Siri joue alors sur le suspense des balles, car une fois qu'ils n'en auront plus comment feront-ils pour se défendre? Savatage furtif ou explosif? Siri peut également s'attacher à des acteurs investis et notamment le duo Naceri-Magimel. Le premier, pour le peu qu'il apparaît (il fait un vol plané de plusieurs mètres de haut, l'handicapant sérieusement), se révèle convaincant et ne prend pas ses grands airs. Il n'a donc rien à voir avec son personnage de chauffard de la série Taxi et à vrai dire heureusement. Quant à Magimel, il s'en sort plutôt bien en homme d'action et en impose lors de la séquence d'assaut véritable. Siri s'en sort comme un chef pour ce qui est des fusillades, soit l'un des points forts du film. Le réalisateur réalise un film d'action réussi d'un point de vue visuel (c'est pas tous les jours que l'on voit des scènes d'action aussi efficaces dans le cinéma français, il faut même chercher à la loupe) et halletant. De plus, il s'agit d'un des plus bel hommage à Big John qui soit et ce n'est certainement pas les américains avec leurs remakes à deux balles de Fog ou The thing qui vont nous convaincre.
Un bel hommage à Assaut que ce huis-clos à la réalisation maîtrisée.
Note: 16/20