Date de parution : 10 mai 2013
Fiche du Livre
Quatrième de couverture
Le bateau d’Eliot fait naufrage en mer d’Andaman et il trouve refuge avec d’autres rescapés sur une plate-forme pétrolière désaffectée, perdue loin des côtes.
Jeune trentenaire au bout du rouleau, Eliot Bellay débarque le jour de Noël en Thaïlande pour des vacances sac à dos. Destination idéale des routards, le « pays du sourire » a aussi une face sombre, celle du tourisme sexuel, de la drogue et de l’insécurité. Mais le Français n’a qu’une idée en tête : rallier Ko Adang, une île paradisiaque au sud du pays.
Il ne l’atteindra jamais.
Le bateau d’Eliot fait naufrage en mer d’Andaman et il trouve refuge avec d’autres rescapés sur une plate-forme pétrolière désaffectée, perdue loin des côtes.
En dehors d’Eliot, sept voyageurs ont survécu : un compatriote chef d’entreprise, une océanographe québécoise, un fêtard allemand, un retraité japonais, un sportif albanais et un duo de moines bouddhistes. Dans le groupe, la communication n’est pas toujours facile et la confrontation des caractères n’arrange rien. Peu importe. La survie s’organise et Eliot estime qu’ils n’ont pas à se plaindre malgré le milieu hostile.
À tort.
Une tempête tropicale est annoncée et, sans moyen de s’échapper, les naufragés sont contraints d’attendre qu’elle déferle sur l’îlot artificiel. Quand les morts et les incidents bizarres s’enchaînent, Eliot commence à se poser des questions. Et si ces évènements dramatiques n’étaient pas le fruit du hasard ? Le jeune homme a la sensation impalpable que les survivants ne sont pas seuls dans leur prison aquatique. La plate-forme serait-elle hantée ?
À mesure que la situation empire, Eliot en vient même à douter de sa propre santé mentale. Ce n’est que le début d’un cauchemar à l’issue duquel il découvrira une vérité plus terrifiante encore.
Avis de LollyL’image qui nous vient bien souvent à l’esprit lorsque l’on évoque la Thaïlande est celle d’une destination touristique paradisiaque aux plages de sable blanc et aux lagons turquoise. Eliot Bellay, un trentenaire français employé en télécommunication ne fait pas exception à la règle : il souhaite y passer ses vacances pour se remettre en forme après une étape difficile de sa vie. Pourtant, à peine est-il arrivé à destination que les malheurs s’enchaînent et, en moins de temps qu’il n'en faut pour le dire, Eliot survit à un naufrage et se retrouve sur une plate-forme pétrolière perdue en mer Andaman. Avec sept autres survivants, il se voit obligé de se débrouiller dans ce lieu hostile où les événements étranges se succèdent avec une rapidité déconcertante.
Passager vers l’enfer est un premier roman qui fait de l’effet, et on voit que l’auteur sait de quoi il parle. Tout le monde a déjà entendu parler de la Thaïlande, mais on en connaît généralement surtout les clichés. Quelle désillusion de découvrir un côté plutôt sombre de cette société : de la pollution aux problèmes sociaux en passant par l’inefficacité de la police, l’image décrite n’est pas des plus flatteuses. Pourtant, on se sent happé par ce monde si différent du nôtre, dans lequel on survit comme on peut. Loin de se perdre dans les détails, Lionel Camy nous suggère les traits principaux de l’endroit, nous laissant ensuite le soin d’en faire nos propres déductions.
Rapidement, l’univers du roman se retrouve limité à un seul endroit : la plate-forme pétrolière sur laquelle Eliot a échoué avec ses compagnons de fortune. Un lieu restreint, parfait pour un huis-clos... mais qui se révèle finalement bien plus inquiétant qu’on ne pourrait le penser : des bâtiments désaffectés aux salles de production, tout est sinistre et dangereux. On dirait que la plate-forme est hostile et ne veut pas des naufragés, qui doivent, malgré leurs différences de culture, cohabiter pour survivre.
Les personnages, justement, sont un point central de l’intrigue. Pas facile de cohabiter quand on a des habitudes et des intérêts tout à fait différents. L’auteur nous offre un panorama de cultures très diverses : deux moines thaïs, une océanographe canadienne, un jeune allemand, un footballer albanais, un chef d’entreprise français, un vieil homme japonais et Eliot, qui se retrouvent forcés de cohabiter pour survivre ; la barrière de la langue ne leur facilite pas la tâche. Bien que parfois un peu stéréotypés, les personnages sont intéressants. Certains sont plus développés que d’autres, en fonction des affinités d’Eliot avec eux. Charlène, la scientifique, est un choix particulièrement intéressant car elle permet à l’auteur de donner, de manière fluide et naturelle, des informations utiles sur le milieu dans lequel se déroule l’histoire.
L’intrigue est relativement simple, mais la tension augmente au fil des événements. Tout paraît s’acharner contre les personnages... si bien qu’on en vient à se demander s’il n’y a pas quelque chose de plus que le manque de chance dont ils ont été victimes au début. Bien que les scènes tragiques s’enchaînent parfois un peu trop rapidement à mon goût pour être tout à fait réalistes, on se laisse entraîner par le mystère.
Ce n’est qu’à la fin qu’une clef nous est livrée... et encore, ce n’est pas une solution absolue, mais plutôt une suggestion qui laisse de nombreux détails inexpliqués. Au lecteur, ensuite, de faire preuve d’imagination pour expliquer le mystère de la plate-forme ! La résolution, mélangeant légendes thaïlandaises, histoires politiques et questions sociales, donne matière à réfléchir... Et, bien qu’il manque quelques contrastes, notamment dans le caractère des personnages, c’est un premier roman prometteur qui nous emmène en terre inconnue.
Je remercie Pascal Galodé Éditeurs pour la confiance qui m’a été accordée et le forum A&M pour l’organisation de ce partenariat. Passager vers l’enfer est un bon roman qui m’a fait passer un moment très agréable... et qui pourrait même donner des cauchemars !
Avis de JacanaEliot Bellay, un employé en télécommunication d’une trentaine d’années, décide de passer quelques jours en vacances sur Ko Adang, une petite île de Thaïlande, pour se remettre d’un coup dur. Il arrive sans encombre au pays du sourire, mais doit encore traverser un bras de mer pour se rendre sur son îlot paradisiaque. C’est face à cette étendue d’eau que la chance tourne. Il embarque sur un petit rafiot en direction des plages tranquilles de Ko Adang et, l’instant d’après, se retrouve piégé des eaux déchaînées, son embarcation n’ayant pas survécu à une tempête soudaine. Lui et sept autres survivants nagent jusqu’à sur une plateforme pétrolière et parviennent à s’y hisser. Ils ont, certes, survécu à un naufrage, mais le temps n’est pas aux réjouissances : la plateforme est désaffectée et hostile à leur égard. À croire qu’elle ne veut pas d’eux! Et les événements mystérieux qui vont suivre ne vont pas les rassurer...
En lisant la quatrième de couverture, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire : n’est-ce pas le comble du malheur que de survivre à un naufrage pour se retrouver prisonnier du lieu qui aurait pu nous sauver ? Même avant de commencer Passager vers l’enfer, je pouvais imaginer la triste ironie de la situation ! Et ma lecture n’a pas contrarié cette idée, bien au contraire... La plateforme est désespérément vide et les pauvres naufragés ne sont pas plus avancés que lorsqu’ils luttaient contre les flots. D’habitude, quand on me parle d’histoires racontant un naufrage ou un crash aérien, je me figure automatiquement la traditionnelle île déserte et sauvage sur laquelle les rescapés vont tenter de survivre. Quand j’ai découvert ce livre, j’ai donc immédiatement été séduite par ce décor novateur, qui s’avère finalement bien plus hostile qu’une île déserte.
Passager pour l’enfer est donc un incroyable huis-clos, dont l’élément central est le ressenti des naufragés. Les personnages prennent donc une place très importante dans l’histoire. À leur arrivée sur la plateforme, ils sont huit, de différentes nationalités, et rapidement, la barrière de la langue les scinde en petits groupes. La narration se centre sur le personnage d’Eliot et nous pouvons suivre son désarroi et son angoisse face aux événements mystérieux qui vont surprendre les rescapés. Très vite, les premiers morts sont à déplorer et nous partageons l'impuissance et l'incompréhension du jeune homme. Les questions se bousculent dans sa tête et nous avons un aperçu sur ses différentes suppositions, toutes plus folles les unes que les autres ! Pourtant, il le sait bien, ces morts ne sont pas innocentes, mais il ne sait pas qui ou quoi aurait pu les provoquer.
En ce qui concerne l’écriture de Passager vers l’enfer, je dirais qu’elle n’oppose pas de difficultés particulières et se lit rapidement : les actions s’enchaînent à un rythme effréné et le lecteur, impatient de découvrir la vérité, finit par ne plus lâcher le livre. Par contre, lors de certains passages descriptifs, notamment lors des premiers chapitres, je trouve qu’il y a un peu trop de détails pour un même élément, ce qui donne naissance à des phrases un peu trop chargées. De plus, certaines combinaisons de mots me semblent étranges et un peu lourdes également. « Sa maîtresse prit son téléphone portable sur l’îlot central en acier chromé et inspecta l’écran digital […] et se servit une tasse de nectar noir. » Je trouve que ce genre de lignes, parfois isolées entre des phrases très brèves et sans fioriture, freine un peu la lecture. Fort heureusement, dès que les scènes d’action commencent, le rythme s’accélère et les descriptions se font plus courtes, plus pertinentes et beaucoup plus intéressantes. Dès ce moment, on suit sans relâche les incroyables mésaventures d’Eliot et ce, jusqu’à la fin.
En conclusion, Passager vers l’enfer est un thriller innovant, tant au niveau de son décor insolite que de son intrigue étonnante. Malgré quelques phrases un peu "lourdes", l’écriture se fluidifie avec l’arrivée des premiers malheurs sur la plateforme. Grâce à cela, la lecture devient beaucoup plus agréable et rapide, jusqu’à une fin surprenante où se mêlent quelques éléments opaques, à analyser à votre convenance. Je tiens à préciser que le lecteur n’est pas laissé sans réponse, car il a ce qu’il faut pour apprécier la fin de cette incroyable aventure en mer. Je le conseille à tous ceux qui, comme moi, sont intrigués par cette idée de naufragés prisonniers d’une plateforme pétrolière.
Je remercie le forum A&M ainsi que Pascal Galodé Éditeurs pour l’organisation de ce partenariat et la découverte de ce livre.
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