Avant tout il faut que j'en révèle un peu plus sur moi pour que vous compreniez. Dans la vraie vie, loin des spots du wed blogging et des paillettes et dentelles du joli monde du lifestyle, je suis ingénieur dans l'oil & gas (là avouez je vous vends du rêve) dans une ingénierie de la banlieue parisienne. Pour complexifier un peu la chose, avec Lemari nous avons crée notre entreprise et racheter, tous les deux, une Boucherie Charcuterie à Marseille (oui sinon c'est trop simple et les fragmentsderêves, ils aiment bien les choses compliquées...). Alors j'en conviens les chaussures de sécurité c'est quand même beaucoup moins sexy que des Louboutins vernis, mais cette vie que l'on s'est choisie nous rend vraiment heureux et super fiers !
Sauf que voilà, nous avions oublié les autres, la famille, les amis parfois même des inconnus et leurs jugements. Oui parce qu'être mariés et vivre séparément la semaine, ça fait froncer les sourcils et ça envoie des regards méchant dans ma direction (oui c'est pas normal, ça fait pas couple marié...).On se demande pourquoi je ne vais pas aider à la boucherie à plein temps mais On ne se dit pas qu'à bac+5 j'ai envie un peu d'autre chose que de couper du jambon et enfiler des brochettes toute la semaine (un peu de stimulation intellectuelle par exemple) d’ailleurs On ne se pose même pas la question si mon poste est mieux rémunéré que co-gérant d'une boucherie, si ça ne me rend pas plus heureuse et plus épanouie que de rester dans l'ombre de mon mari, si il n'y a pas de meilleures perspectives d'évolution pour ma carrière. Non parce qu'oser avoir ce mot à la bouche quand on n'a des ovaires relève du pêché, quand on a des ovaires il faut faire des enfants (et presque un an de mariage et toujours pas d'annonce c'est limite suspect !).
Samedi quand à la question "mais du coup tu as démissionné pour aider Lemari à la boucherie ?" j'ai répondu innocemment (et pour la 100ième fois de la soirée) "non pourquoi tu veux que je démissionne", on m'a regardé avec des yeux effarés et on m'a dit "Mais il va falloir faire des enfants" alors je vous avouerai que ça m'a assise. Et si nous ne voulons pas d'enfant, nous avons quand même le droit de faire de notre vie ce que nous souhaitons, et si pour nous ce n'était pas une fin en soi, je ne me sens absolument pas obligée de procréer parce qu'on m’assène des "il faut" à tout bout de champs et d’ailleurs si c'était le cas, je penses sincèrement que c'est faire un enfant pour une bien mauvaise raison. Alors j'ai sagement répondu que nous ferions des enfants quand nous en aurions envie et que pour le moment nous avions d'autres projets à court terme mais j'ai bien sentie que ça ne suffisait pas, qu'il aurait fallu que je me sacrifie, que je pose mes rêves et mes envies sur l’hôtel du mariage et de la maternité et que c'était bien normal puisque j'étais une femme.
On regarde dans la même direction {crédit photo Thibault Chappe}
Comme j'ai épousé un homme (presque) parfait, c'est lui qui m'a poussé à accepter ce poste, lui qui pense que mes rêves et les siens ont la même valeur. Nous nous sommes promis lors de l'échange de nos vœux de nous aider à réaliser nos rêves l'un l'autre et c'est vraiment l'impression que j'ai aujourd'hui, d'avancer main dans la main sans nous renié l'un ou l'autre. C'est lui qui me soutient au quotidien et qui prend en charge la gestion notre home sweet home, moi qui est investi une partie de mes économies, mes week-ends et mes soirées dans notre entreprise. Et c'est lui aussi qui m'a fait remarqué que la situation serait inversée, c'est à moi qu'on demanderai de vendre le fond de commerce pour rejoindre mon mari là où il peut faire carrière. Et malheureusement ce n'est que trop vrai et en 2014 on peut dire que ça n'a que trop duré !Alors c'est sans doute un cri du cœur dans l'indifférence mais laissez-nous vivre notre vie comme nous l'entendons, avec nos rêves de carrière, nos rêves de maternité, dans un sens ou dans l'autre ou les 2 en même temps, nos rêves de vie tout simplement. Et laissez nous être heureux à notre manière (bordel!).