Cependant le rôle réparateur de la chirurgie esthétique n’est pas des moindres. Pour le Docteur D., les opérations de chirurgie réparatrice à l’hôpital représentent 40% de son activité, tandis que la médecine esthétique en représente 60%. Pour lui, effectuer des greffes de peau pour refaire les aréoles des seins et reconstruire un nez après un cancer font partie intégrante de son métier. Du côté purement esthétique, le Docteur D. constate que 80% des patients en esthétique font la démarche pour gommer de véritables complexes. Complexes qui peuvent paralyser totalement la vie des patients.
A l’inverse, pour le Docteur V., les patientes éprouvant une réelle souffrance esthétique ne représentent pas la majorité (deux sur cinq seulement), mais les opérer "transforme" leur vie, car les complexes étaient pour elles obsédants voire stigmatisants au sein de la société et parfois même le fruit de moqueries depuis l’enfance.
La chirurgie reconstructrice/réparatrice incombe également aux chirurgiens esthétiques. Ils reconstruisent un visage détruit par le feu, endommagé par un accident de voiture ou dévoré par un chien. Ils rattrapent aussi les accidents de la vie, comme un enfant né avec un bec de lièvre et d’autres types de malformations invalidantes et discriminantes. Cette facette pourtant bien présente dans l’activité de nombreux chirurgiens esthétiques, est souvent occultée par les médias qui mettent en lumière quasi exclusivement la chirurgie esthétique.
La chirurgie réparatrice joue pourtant un rôle clé dans notre société où elle permet à des patients de retrouver une identité, une vie normale et de se reconstruire autant physiquement que moralement.