Laissez-moi vous parler un peu de ma génération.
La x, celle que l'on dit (à juste titre) "la sacrifiée".
La première qui n'aura pas la chance de faire mieux que papa et maman.
Entre 10 et 18% de la population du Québec.
(alors pourquoi, entre vous et moi, les écouter?)
Laissez-moi donc vous parler de motifs de révolte.
Vous savez ces plombages que nos parents ne payaient pas?
100$ par dents en 2014.
Ces services de dîneurs à l'école que nos parents ne payaient pas?
375$ par année et pas de danger qu'on souhaite gérer un micro-ondes, ça le syndicat dit non.
On fait comme en 1975. Mais on subtilise 375$ tout de même.
Ce prix de l'essence qui n'a pas augmenté le temps entier d'une génération et qui a ensuite augmenté de 150% pour qui donc déjà? Tout le monde, oui, mais mettons que le choix du vélo ou des patins à roues alignées étaient nettement plus approprié pour nos 20 ans. Tant mieux direz-vous, la santé pour vos 20 ans! puis il y a les vacances, les enfants, le hockey des enfants, la banlieue et bientôt l'auto est une nécessité.
Mais la merde qui gravite autour des voitures? du carburant à anarchie.
Ça, ce ne sont que les 3 premières choses qui me viennent à l'esprit mais je pourrais misérabiliser longtemps
comme ça.
Alors quand on vient reprocher à ma génération son cynisme, souvent je pense "Vous ne connaissez rien à l'angoisse de vaincre tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps...tout le temps..."
C'est le disque le plus usé de ma vie, mais dans le leur, contrairement à la rumeur, on entendait frapper que pour soi-même.
Personne de ma génération ne s'attendait à un buffet, de toute façon, on ne nous aurait jamais servi autre chose qu'un buffet de mendiants, c'est-à-dire un buffet en nous faisant bien comprendre que nous l'avions mendié.
Mais personne ne s'attendait non plus à se faire guider par des cuisiniers aussi infects encore longtemps.
Quelqu'un a souligné le creux idéologique entre l'annonce d'un budget qui nous dit qu'il faudra se serrer la ceinture et l'annonce dès le lendemain de 50 millions pour 10 ans placés dans un événement polluant, vulgaire, concentré exclusivement à Montréal et presque exclusivement sur une rue qui enrichira principalement un britannique qui lui-même sera peut-être en prison dans les 10 prochaines années?
Quelqu'un a relevé le fait qu'on nous demande de faire des efforts et que ce même gouvernement de macaques refuse obstinément de toucher au régime de retraite des députés?
C'est avec cette colère qui nous manque que le Brésil brûle ses rues en ce moment.
Quand Pauline Marois me parle de menace de l'extrême-droite, je ne peux que voir (re) poindre cette charte de l'intolérance qu'ils avaient mis sur pied. Ce que je vois aussi c'est une femme qui parle anglais aussi bien qu'un chien malade. Et qui, pour cette principale raison, basée sur l'incompréhension linguistique, regardera toujours plus souvent en France qu'en Amérique pour s'inspirer vers demain. Malgré notre statut Américain. Le projet de charte avait d'ailleurs été comparé favorablement de la part du PQ au modèle catastrophique Français. Ce que j'entends aussi, en entendant Pauline qui s'inquiète, c'est une femme, anciennement hantée par les maudits anglais, qui, maintenant la menace évaporée (pas complètement pour elle toutefois), s'est magasiné un nouveau moulin à vent à craindre: l'extrême-droite, celle de la France bien entendu car ce n'est que de ce côté-ci qu'elle regarde. Celle des Le Pen.
Mais voilà, Cervantes l'avait écrit en 1605: les moulins ne font que du vent.
Et Pauline porte des oeillères bien à elle.
Oui, avec des options faibles comme le PQ, le PLQ, la CAQ, Québec Solidaire, Option Nationale, et des leaders, des modèles tout aussi faibles, (comme François Hollande, là-bas), il pourrait bien se créer une brèche comme en France et un désintérêt bien marqué pour l'ensemble de ces partis si des élections advenaient d'ici trois ou quatre ans.
Mais au lieu d'un nouveau parti, pourquoi ne pas voir se glisser, comme lors du printemps érable, une nouvelle génération?
Nos peurs ne sont pas les vôtres. On peut vous en magasiner des belles, toute nouvelles.
Faudrait magasiner ses peurs ailleurs.
J'ai l'air de chialer comme ça et je le fais un peu beaucoup.
Quand je nous regarde, à peiner à garder 3 dangereux criminels sous les verrous et à perdre un hélicoptère dans notre ciel, je me demande comment on ferait pour s'occuper d'un pays et du monde entier qui ferait affaire avec nous?
Je me désole.
Mais quand je note que le ministre indien de l'intérieur, interrogé sur le viol suivi de l'assassinat de deux adolescentes, affirme que "les viols surviennent par accident"...
...quand je me dis que cet homme est encore en poste et que son peuple (de 1,3 milliards de population) n'a mis le pays en feu...
Je me dis qu'on est peut-être pas si pire.
Que nos moulins à vent sont au moins en couleurs.
En se comparant aux pires bien entendu...