Stephen King : Nuit noire, étoiles mortes

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Nuit noire, étoiles mortes de Stephen King  5/5 (21-05-2014)

Nuit noire, étoiles mortes  (450 pages) est sorti le 29 février 2012 aux Editions Albin Michel, et depuis le 21 mai 2014 en version poche chez Le Livre de Poche (624 pages).

  

L’histoire (éditeur) :

1922 : Un fermier du Nebraska assassine sa femme avec la complicité de leur fils pour l'empêcher de vendre sa propriété à un éleveur de porcs. Le début d'une véritable descente aux enfers dans un univers de violence et de paranoïa.
Grand Chauffeur : Un auteur de polar se fait violer sauvagement au bord d'une route. Rendue à moitié folle par l'agression, elle décide de se venger elle-même de l'homme et de son effrayante complice... 
Extension Claire : Un homme atteint d'un cancer, fait un pacte faustien avec un inconnu : en échange d'un peu de vie, il vend un ami d'enfance dont il a toujours été jaloux pour souffrir (ô combien !) à sa place...
Bon Ménage: Une femme découvre par hasard qu'elle vit depuis plus de vingt ans aux côtés d'un tueur en série. Que va-t-il se passer maintenant qu'il sait qu'elle sait...

Mon avis :

Nouveau King de l’année et encore un titre différent des précédents. Après le fantastique de Docteur Sleep (mon avisiciet l’ambiance nostalgique de Joyland (mon avis ici), j’ai goûté aux joies des nouvelles effrayantes de ce recueil. Composé de quatre nouvelles (dont une longue de plus de 170 pages dans l’éditions France Loisirs), Nuit noire, étoiles mortes renoue avec les thèmes que j’apprécie tant chez l’auteur : terreur, noirceur et dualité qui sommeille en chacun de nous.

1922 est une lettre de confession de Wilfred Leland James, un fermier du Nebraska. Il a presque 8 ans, aidé par son garçon, il assassinait  son épouse. Les conséquences sont évidemment dramatiques et surtout loin de ce qu’on pourrait imaginer (et encore moins Leland lui-même). La culpabilité, la paranoïa et les rats accompagnent chaque mot.

Grand chauffeur est l’histoire de Tess, un écrivain (à la Jessica B. Fletcher de la série Arabesque) qui se rend à une séance de dédicace et qui au retour change de route pour son plus grand malheur. On va suivre, dans sa tête, sa vengeance  dans un texte à la limite de la folie, chargé d’ironie et d’humour noir.

Extension claire revisite le mythe du pacte avec le diable. Cette nouvelle, d’une quarantaine de pages, se lite vitesse grand V. On y découvre ce qu’est prêt à faire un homme atteint d’un cancer, ce qu’il est prêt à donner à Georges Diabel pour prolonger son existence. Et pourquoi pas la vie d’un autre ? Non, c’est pire…

Dans Bon ménage (ma préférée !) on fait connaissance en même temps que Darcy de la véritable personnalité de son mari. Avec elle, on prend connaissance de la double vie de Bob et des choix vont devoir s’imposer ! On se pose ici à chaque instance : « que ferions-nous à sa place ? » et purée de pomme de terre, on est heureuse de ne pas être à sa place !!!!

Ce recueil est excellent ! Je ne peux que vous le conseiller. Les personnages sont tous ordinaires et ce qui leur arrive a beau être exceptionnel, ça reste crédible (exception faite de la nouvelle Extension claire qui flirte vraiment avec de fantastique et l’imaginaire). Le maître de l’horreur arrive à merveille à instaurer une atmosphère pesante, glauque et inquiétante. C’est peut-être même un euphémisme là, car par moment c’est carrément angoissant, mais toujours plaisant.

Ces nouvelles sont toutes très bien construites et abouties (1922 aurait même pu être considéré comme un roman à part entière). C’est un régal, aussi bien pour les intrigues que pour les protagonistes que l’auteur prend le temps de décrire et développer. Le cheminement dans ce qu’il y a de plus mauvais en eux se fait super bien, presque naturellement, et croyez-moi, tomber dans les ténèbres de ces hommes et de ces femmes est terrible (terriblement addictif !).

Si vous n’avez pas encore compris : LISEZ-LE !