Amélia Earhart admirait les exploits féminins de toutes sortes. Jeune femme, elle eut le privilège de monter à bord d’un avion pour un simple tour de plaisance et de goûter à la liberté de voler. Elle comprit à l’instant sa destinée : devenir pilote et inciter les femmes à pratiquer des métiers traditionnellement occupés par des hommes. Son ouverture d’esprit, sa détermination, ses exploits firent d’elle une icône de la femme libérée, ainsi qu’une figure marquante dans l’histoire de l’aviation aux États-Unis.
Née au Kansas, Amélia a vécu son enfance d’une manière non conventionnelle. Adulte, elle est restée, quelque part, l’enfant qu’elle avait été : meneuse, positive, charmeuse. Je crois qu’il en est de même pour chacun de nous. Les traits de personnalité et les aptitudes demeurent. Ne se comparant pas aux autres, elle évoluait sans se soucier de son apparence un peu garçonnière. Les fillettes de l’époque portaient la robe et les cheveux tressés. La féminité était le dernier de ses soucis, se plaisant à jouer dans la boue et à avoir les mains terreuses. Ses amies, craintives, l’observaient grimper au sommet des séquoias. Amélia regardait les étoiles. En fait… elle voulait atteindre les étoiles !
Son regard perçant, facile à lire, et sa bravoure m’ont incité à la peindre et me donne le goût de l’aventure. Les mots « ciel, passion et aviation » portés par la voix d’Amélia la faisaient vibrer au point qu’elle testait sans cesse ses compétences. En 1932, elle devint la première femme au monde à traverser en solo l’océan Atlantique.
On la nommait affectueusement « Miss Lindy », étant donné la carrure de son visage et sa coupe de cheveux qui rappelaient Charles Lindbergh : pionnier américain de l’aviation. Son corps filiforme se dessinait sous ses vêtements de cuir. Ses lèvres pulpeuses et son sourire charmaient.
La jolie Amélia Earhart regardait toujours plus loin que l’horizon, elle n’en perdait jamais la ligne… sur la terre ferme ou lorsqu’elle surplombait les montagnes en avion. Ses actions et sa persévérance ont fait évoluer l’aviation et ont balayé des préjugés sur l’incapacité des femmes à exercer le métier de pilote.
Perçant les nuages à bord de son appareil, elle était la reine des cieux, pleinement consciente des dangers qu’elle affrontait. Le pastel du jour et l’indigo de la nuit s’épousaient sous la carlingue puissante de son avion. Cette aviatrice est montée au septième ciel par passion et n’en est jamais redescendue.
Le 2 juillet 1937, sa tentative de faire le tour du monde en avion échoua. Le bimoteur Lockheed Electra 10-E qu’elle pilotait sombra en catastrophe à proximité de l’archipel des Phoenix, dans l’océan Pacifique. La précision des instruments de navigation, peu fiable, n’aurait pas permis à Amélia Earhart et à Fred Noonan, son navigateur, de localiser l’île Howland où ils devaient faire le plein de carburant.
Au risque d’y perdre la vie, Amélia la courageuse se laissait porter sur les ailes du vent.
Notice biographique
Virginie Tanguay vit à Roberval, à proximité du lac Saint-Jean. Elle peint depuis une vingtaine d’années. Elle estprès de la nature, de tout ce qui est vivant et elle est très à l’écoute de ses émotions qu’elle sait nous transmettre par les couleurs et les formes. Elle a une prédilection pour l’aquarelle qui lui permet d’exprimer la douceur et la transparence, tout en demeurant énergique. Rendre l’ambiance d’un lieu dans toute sa pureté est son objectif. Ses œuvres laissent une grande place à la réflexion. Les détails sont suggérés. Son but est de faire rêver l’observateur, de le transporter dans un monde de vivacité et de fraîcheur, et elle l’atteint bien. Elle est aussi chroniqueuse régulière au Chat Qui Louche. Pour ceux qui veulent en savoir davantage, son adresse courrielle : [email protected].