Lesbien or not lesbien
Notre pays est en passe de devenir le plus infréquentable qui soit, tant nombre de citoyens deviennent les plus faisandés de l’esprit de par le monde. En effet, dans cette France frileuse, réactionnaire, racornie, sans grandeur, attirée par le fascisme (nourrit par la droite et la gauche, aussi incompétentes l’une que l’autre), réduite à la petitesse d’un nationalisme moisi, la minusculite de la pensée a encore frappé.
La semaine dernière, Laurence Bernard, la maire UMP de Pecq, une cité inutile des Yvelines, a demandé à l’afficheur JC Decaux de retirer une publicité du joaillier Chaumet au prétexte qu’une trentaine de ces administrés étaient « choqués » de voir deux femmes sur le point de s’embrasser !
Ce qui est inconvenant, c’est la censure imposée et surtout le haut degré d’imbécillité, d’inculture de ces individus et l’insupportable lâcheté de leur maire. « Je suis atterrée et navrée de la polémique que tout cela suscite. Je voulais pacifier les choses. Je me disais qu'en les enlevant, je faisais un pas vers ces habitants et que je pourrais les amener à accepter l'évolution de la société sans les brusquer », a-t-elle déclaré à l'AFP. Pourquoi répondre par le plus petit dénominateur commun et ne pas élever le débat en ignorant ces corrompus de la république qu’il faut embastiller dans leur médiocrité ?
Chaumet est une Maison respectable qui, depuis 1780 se confond avec l’histoire de France, elle ne s’égare pas à faire de la provocation gratuite, son image de marque est celle d’un joaillier qui conçoit le beau et le promeut avec distinction. Baptisée, « Double je », la campagne publicitaire incriminée fait référence au mythe de Narcisse et met en scène, non pas deux femmes supposées lesbiennes, mais une seule, l’actrice Marine Vacth, se regardant dans un miroir. Une photo magnifique réalisée par le photographe américain Mario Sorrenti qui incarne « le double je de la Parisienne, élégante et rebelle », selon Chaumet.
Un point de vue sensible qui aura échappé aux ringards de Pecq, inélégants et haineux. Au fait, comment les appelle-t-on : les péquins ou les pécons ?
© Mario Sorrenti pour Chaumet 2014