l y a deux ans à peine, au Bourget, François Hollande voulait faire rendre gorge à la " Finance ", au pouvoir de l'argent ! Et ce 6 juin, il implorait la clémence auprès de Barack Obama pour BNP-Paribas . Comme si le président américain pouvait arbitrer une décision de justice qui menace d'une amende record cette banque française coupable d'avoir gravement détourné les lois de son pays .
Une demande évidemment reçue par une fin de non-recevoir aussi sèche qu'interrogative sur nos propres moeurs en ce genre de contentieux. Et quand Fabius en rajoute une couche en menaçant d'un veto l'accord commercial actuellement négocié entre les Etats-Unis et l'Union Européenne , plus aucun doute ne subsiste alors sur les excellentes relations entretenues entre la " Finance " jadis vilipendée et notre exécutif , désormais , à son égard , très bien intentionnée.
Quant à l'indépendance de notre pouvoir judiciaire, de cette surréaliste séquence politico-médiatique , son image, aux yeux du monde entier , par cette maladroite sollicitation présidentielle , en sort très sérieusement abîmée et apparaît comme étant aux ordres de l'Elysée ...
Curieusement, nos commentateurs spécialisés dans l'analyse du moindre propos, pour ne pas dire la moindre blague , présidentielle, par leur silence, semblent considérer cette "sortie" comme tout à fait normale . Évidemment !
PS Un autre éclairage sur cette affaire chez "La plume d'Aliocha" ...