et puis je m’en vais!
Ces dix derniers jours ont été chargés. J’ai profité de la saison et d’une action sur des fruits, pour apprêter trois confitures et gelées -fraise du supermarché, rhubarbe du jardinet de ma voisine, pissenlits de notre bout de prairie- puis les ai mises en pots. J’ai stressé pour avancer au maximum mon potager, arraché des dizaines de kilos de feuillages enracinés, transporté des dizaines de kilos de planches et de pierres à pied, dans mon sac à dos ou avec ma charriotte à roulettes, visité tous les garden trucs des supermarchés de la région et semé-planté mon petit coin de paradis. Une fois le jardin fini -du moins ce que je voulais faire car il me reste encore une parcelle à défricher et semer à mon retour d’Espagne- j’ai organisé les vacances de ma ménagerie. J’ai fait des dizaines de voyages en bus, parfois en marchant, avec cages, rats, cochons d’Inde, chien, litière, graines, croquettes, foin, pommes, carottes, maisonnettes, biberons et j’en passe… J’ai aussi distribué des jeux de clés au quinze mille personnes qui viendront soigner les rongeurs les plus solides qui restent chez moi, ou profiter d’utiliser ma chambre comme lupanar, ou arroser mon jardin. Je n’ai pas grand chose mais ce n’est pas une raison pour laisser mon appartement vide tenter n’importe quel curieux qui lirait mon blog! Durant mon absence mon chez moi sera ultra fréquenté. Naturellement j’ai maudit le mec de ma mère. Me donner tout ce mal afin d’aller voir mi mama alors que je ne suis pas la bienvenue chez eux, me gave ferme! Heureusement, ma tante Bégonia, qui se fait une joie de partir en vacances en ma compagnie, a prévu un programme ultra chargé, avec maintes excursions et sorties -enfin si sa jambe accidenté hier le lui permet-. Je n’en suis pas moins chagrinée, déçue, agacée, révoltée, HORS DE MOI. J’ai décidé que ma mère ne me verrait plus beaucoup de par chez elle. Trop de stress pour être reçue comme une chienne dans un jeu de quilles! Si elle veut me voir, qu’elle vienne chez moi, en Suisse, SEULE, sans l’escroc -si, si monsieur jette sa rente de veuve par les fenêtres mais ne supporte pas qu’elle me donne le moindre centime- malade, infantile, manipulateur, macho, possessif et capricieux qui lui sert de -mauvais- compagnon! Franchement la connerie des femmes, peu importe leur âge, et j’ai longtemps fait partie de ce lot, n’a pas de limites.
Mon potager. Afin de m’y retrouver avec facilité, de me fixer des limites dans l’extansion, d’avoir moins de travail de défrichage et de le protéger un peu du froid montagnard -ce matin il faisait 8 degrés, je crains que mes harcicots mange-tout n’apprécient pas vraiment la froideur de la température- je l’ai aménagé en caissettes, avec des planches ou des tiroirs auxquels j’ai enlevé le fond, trouvés dans la rue, les jours de ramassage de poubelles. Sur sa parcelle aménagée en coin détente, ma voisine a fait amener un olivier. Elle a dû le protéger du forid avec un plastique. On prévoyait déjà quelques apéros à son ombre, mais s’il continue un temps à glacer les canards, c’est à un grog au coin de son radiateur qu’elle devra m’inviter. Juste derrère son olivier, on peut apercevoir un bout du superbe plant de rhubarbe dont elle me permet de me servir.