Un célibataire endurci et fier de l'être se lie d'amitié avec le fils de sa voisine, jeune garçon complexé et chahuté par ses camarades...
La critique grantesque de Borat
Hugh Grant est le roi de la comédie-romantique à l'anglaise, ayant su rapidement comment capitaliser sur sa belle gueule. Que ce soit dans Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill, Mickey les yeux bleus ou Love actually. Pourtant le coco n'a pas joué que le dandy de service se tapant la belle à la fin du film ou au milieu (tout dépend). Pour les frères Weitz (dont il retrouvera Paul pour la parodie de l'émission American Idol, American Dreamz), il joue dans Pour un garçon aux côtés de Nicholas Hoult (alors qu'il était tout gamin), Toni Collette, Rachel Weisz et Natalia Tena (que vous avez dû voir dans Game of thrones). Même si le film n'évite pas l'écueil de la comédie-romantique (on est tout de même dans un film avec Hugh Grant!), cette partie n'est que très secondaire dans le film. Hugh Grant joue une nouvelle fois un célibataire mais contrairement au film de Mike Newell précité, cela ne le gène pas. Il est même éperdument heureux d'être célibataire et se veut plus ou moins allergique aux enfants. D'ailleurs, l'une des premières séquences le montre ne voulant pas accepter la demande d'amis voulant qu'il soit le parrain de leur fille. Lui y voit surtout l'occasion d'une belle boutade: "Je serais le pire des parrains pour Imogène. Vous me connaissez? Je la ferrais tomber le jour du baptême, j'oublierais ses anniversaires jusqu'à ses dix-huit ans, je la sortirais, je la ferrais boire et voyons les choses en face: j'essayerais de la sauter!"
Sans compter que le personnage est un vrai branleur comptant sur les énièmes droits d'auteur d'une foutue chanson de noël que son père a chanté. C'est donc un personnage assez éloigné de l'image qu'à Hugh Grant, se rapprochant davantage de la goujaterie de son personnage du Journal de Bridget Jones que de l'amoureux de Julia Roberts (c'est lui qui arrête les relations pas elles). C'est d'ailleurs ce qui est attirant dans le personnage: il ne change pas tellement dans le film tout du moins il se fait à un nouveau quotidien, plus apaisé, moins bordélique. On le verra même à des réunions de mères célibataires pour pouvoir en draguer! Une manière comme une autre de taper sur son image habituel et surtout de faire rire la galerie. Il finit par en rencontrer une tout en disant qu'il a un fils. Ce fils n'est autre que son voisin. Rapidement, les deux protagonistes sont mis en parallèle: le grand est convaincu que sa vie est superficielle accumulant les relations sans lendemain car pas convaincu qu'elles puissent lui servir; le petit cherche à s'imposer à l'école (ce qui est en soi un cliché vieux comme le monde) en raison notamment d'une mère toujours derrière son dos et déprimée (Collette absolument extra dans ce rôle de mère pleurnicheuse).
L'un sert l'autre, l'autre aide l'un. Voilà comment on pourrait définir la relation entre ces deux personnages. S'il n'y voit dans un premier temps qu'un objet, le célibataire va vite comprendre qu'il s'est attaché plus que de raison à ce petit. Ce dernier lui permettra même de rencontrer la miss Weisz qui a un fils souffrant du contexte d'Oedipe! Comme quoi cela n'a pas changé les relations mère-fils depuis l'Antiquité! On passera sur les côtés amitié de comptoir avec la séquence habituelle (et donc forcément répétitive) des deux larrons de service qui font des activités ensemble aussi variées que d'aller à la chasse aux vêtements ou de regarder divinement la télévision. Néanmoins le duo Grant-Hoult fonctionne à merveille, engendrant très rapidement la sympathie du spectateur. Cela atteint son paroxisme dans la reprise de Killing me softly (qui est la chanson préférée de la mère du gosse, cherchez l'ironie) où le petit manque de se faire massacrer avant que Hugh la flèche ne débarque guitare en main pour un show superbe. Comme souvent, ce genre de comédie à l'anglaise joue sur ses personnages plus que par son scénario qui s'avère assez simple, mais quand c'est bien fait cela fonctionne. C'est le cas ici.
Un bonne petite comédie anglaise avec un Hugh Grant pour le moins amusant en parfait trou-du-cul.
Note: 14/20