Il est possible d’aider le cerveau à récupérer après un AVC, car « le cerveau possède une qualité précieuse : la plasticité. De sorte que, à l’intérieur du système nerveux, les structures survivantes se réorganisent lorsque les interventions sont faites au bon moment », expliquent ces chercheurs du Groupe de recherche sur le système nerveux central (GRSNC). Lors de leur 36ème Symposium, ils montrent qu’après un accident vasculaire cérébral (AVC), il existe une fenêtre d’intervention propice à la réadaptation cérébrale et lancent un message d’espoir.
Leur message ? Les soins en réadaptation permettent aujourd’hui d’entraîner des changements dans les connexions nerveuses qui aident les patients, victimes d’AVC, à recouvrer une partie de leurs fonctions sensorielles et motrices. Un message important alors qu’on a longtemps considéré comme irréversibles les conséquences des lésions de la moelle épinière et des AVC, sur la motricité et les perceptions sensorielles. Avec une condition cependant, le moment de cette réadaptation, le temps étant un facteur crucial dans le recouvrement des fonctions sensorielles et motrices.
2 solutions pour le cerveau touché par un AVC sont possibles, stimuler le système nerveux central afin qu’il optimise les fonctions restantes ou développe de nouvelles stratégies : Le Professeur Serge Rossignol, professeur au Département de neurosciences de l’Université de Montréal rappelle que lorsqu’une personne fait un petit AVC, son cerveau est capable de récupérer de lui-même sans intervention. Mais quand un AVC plus important survient, le cerveau a le choix entre 2 options, redévelopper ses fonctions à partir des zones non touchées dans l’hémisphère lésé ou recourir à l’autre hémisphère, resté indemne.
Le temps un facteur déterminant : D’autres travaux menés sur l’animal ont permis d’identifier une fenêtre d‘intervention plus propice à la réparation. Elles mettent à nouveau en avant la plasticité cérébrale, le bon moment de l’intervention permettant de préserver la capacité de réorganisation des structures cérébrales épargnées par l’événement.
De nouvelles technologies qui peuvent ouvrir de nouvelles options thérapeutiques, comme le recours à la stimulation cérébrale non invasive pour récupérer la parole, la compression (des jambes !), la réalité virtuelle pour améliorer l’intégration de l’information sensorielle, les stimulateurs ou implants qui permettent d’accroître la récupération, des programmes d’exercice physique adapté ou des dispositifs comme des tapis roulants qui vont réapprendre aux patients à marcher ou encore la thérapie par cellules souches neurales ou par hypertenseur.
Des options précieuses compte tenu des séquelles : En France, plus de 500.000 personnes sont victimes d’un AVC chaque année et c’est la troisième cause de mortalité pour les hommes et la première pour les femmes. 9 patients sur 10 en institution, victimes d’AVC restent handicapés et 1patient sur 2 à domicile reste handicapé dans son quotidien : ainsi, 25% présentent un handicap léger ou modéré et 34% ne peuvent marcher sans assistance. Parmi les patients avec séquelles, un peu plus du tiers des patients souffre d’une atteinte motrice, 1 sur 3 de troubles du langage, 1 sur 3 de troubles de l’articulation, 1 sur 4 de troubles visuels, 1 sur 5 de troubles sensoriels, 1 sur 6 d’incontinence urinaire, 1 sur 8 de troubles de la déglutition (Source BEH10 janvier 2012).
Source: GRSNC et Université de Montréal Mars 2014 Apprendre à reprogrammer le cerveau (Visuel NIH)