Drama – Alors que Jean-Marie LePen sort sa énième frasque à connotation largement antisémite, le FN lâche l’ancien fondateur du parti, actuellement dirigé par Marine LePen sa fille. Clash.
A ma droite se tient Jean-Marie LePen, actuel président d’honneur du FN, champion toute catégorie pour la métaphorique même pas subtile, et à ma gauche, Marine LePen, actuelle dirigeante du FN, championne européenne de l’électorat français de 2014 qui trouve quand même que nos frontières sont la cause de tout, même de la disparition de l’axolotl des grottes du Méxique. La foule en délire rempli le stade des conférences de presse : Jean-Marie LePen va t-il encore sortir une botte secrète? L’arbitre de touche s’approche, air goguenard, et lance le fameux « HADJIME ». Les deux adversaires se tournent maintenant l’un autours de l’autre, avec une Marine plutôt sur ressort balançant ses poings de haut de bas, Jean-Marie, robuste, tel un tank du désert, protège son visage et analyse le style de son opposant.
Et BAM ! Premier backfllp frontflip 360° du droit qui atteint Marine en plein visage : largement remonté contre ces artistes anti-FN qui avaient affirmé vouloir quitter la France si le FN gagnait les élections européennes comme Yannick Noah, Jean-Marie LePen estime qu’il serait judicieux de faire « une fournée [de ces artistes] la prochaine fois ». Marine LePen tente d’esquiver le coup en invoquant Golgotha Louis Aliot des fagots, maitre de la palabre et des retournées fantasques: « une mauvaise phrase de plus », « c’est stupide politiquement et consternant », et ça marche! Le coup est esquivé!
Marine LePen ne souhaite pas en rester là. Alors que cette invocation du vice-président du FN laisse pantois l’ancien fondateur du parti, dont un filet de bave semble s’en être échappé, aussitôt essuyé par sa porte parole des conférences de presse, Marine tente le tout pour le tout en tentant un coup de pied sauté de volaille boeuf carotte au visage de Jean-Marie, en dénonçant « une faute politique dont le Front National subit les conséquences ». tour en se disant « convaincue que le sens donné à ses propos révèle d’une intention malveillante », elle tombe des nues, ne s’attend pas à recevoir de telles piques de la part de son père. Elle botte en touche.
Jean-Marie LePen sensiblement agacé par les propos tenus par sa fille, dont le nez semble avoir été touché dans la cohue générale, avoue avoir des différends politiques avec l’actuel parti FN qui veut « ressembler à tous les autres partis politiques », « ce sont eux qui ont fait une faute politique, pas moi. » Un coup magistral de la part de Jean-Marie, qui semble déstabiliser la Marine, maintenant bleue ecchymose, blanche et rouge de sang.
Jean-Marie ne semble pas vouloir s’en arrêter là, profitant de sa dernière attaque surprise pour asséner un uppercutané « Je vous mets au défi de trouver une phrase antisémite dans ma vie politique ».
Marine LePen y voit une faiblesse dans son jeu de boxe, et décide d’appuyer là où ça fait mal : Jean-Marie Le Pen a plusieurs fois été condamné pour incitation à la haine raciale ou contestation de crimes contre l’humanité, notamment pour ses propos qualifiant les chambres à gaz des camps de la mort nazis de « détail de l’histoire » ou pour un jeu de mot injurieux sur « Durafour crématoire » en 1988, visant le ministre Michel Durafour. Puis d’enfoncer le clou : disant ne pas savoir que Bruel était Juif alors qu’il l’appelait par son prénom d’origine Benguigui (d’origine juive) quand celui-ci contestait les élections municipales à Toulon en 1995.
LePen père est dans les cordes, sonné. Est-il vraiment honnête lorsqu’il dit ne pas connaitre l’appartenance religieuse de Bruel? Quand il dit ne pas avoir d’arrière pensées lorsqu’il parle de fournée? Peut-on, parce qu’on à l’habitude de parler sans détours, tout dire? Ou peut-on tout simplement remercier Jean-Marie LePen, sans qui on pourrait oublier d’où viendrait réellement ce parti?