Mammon // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN
Dans le registre du thriller conspirationiste, je pense que Mammon est un parfait exemple de ce que les norvégiens peuvent faire en matière de thriller efficaces. Cette première
saison (avant de voir la seconde qui est déjà en cours de préparation) est particulièrement dense. En effet, la série nous invite à plonger dans l’univers de ce journaliste qui va subir tout un
tas de choses à cause de ce qu’il a découvert. Je suppose que vous pouvez déjà sortir les références à Millenium car c’est plus ou moins visible mais dans l’ensemble, Mammon
parvient à s’émanciper de ses modèles afin de construire quelque chose dont il est malheureusement difficile de se dépêtrer. Car oui, j’ai passé un très bon moment devant ces six épisodes dont je
n’ai fait qu’une seule bouchée. Il n’y a pas de moments où je me suis demandé si finalement cela allait mener ou non à une vraie conclusion. Il y a bien évidemment des erreurs dans le scénario et
des moments légèrement ridicules mais ce à quoi la série n’a jamais fauté c’est à nous distraire. En effet, le rythme est constamment et ne laisse jamais le téléspectateur s’ennuyer. Peter Veras,
un journaliste enquêtant sur un scandale financier était forcément une base de thriller classique qui ne pouvait que donner lieu à des scènes d’action particulièrement bien menée.
C’est le cas. Les norvégiens prouvent que comme les suédois et les danois ils peuvent eux aussi entrer dans le business des solides séries des pays nordiques. Le premier épisode était une
véritable plongée efficace dans le monde de la série. Alors que l’on aurait pu croire que Mammon prenne le temps de nous présenter chacun de ses protagonistes comme tout premier
épisode peut le faire avec la rigueur qu’il lui incombe, Mammon choisie de plus ou moins égarer cette idée là afin de nous plonger directement dans l’affaire. On a l’impression
que tout semble s’achever mais il n’en est rien puisque dès la fin de l’épisode, on sent que Peter Veras n’a pas fini de subir les conséquences de ce qu’il a pu découvrir. Si la série aurait très
bien pu nous jouer la carte de l’épilogue prologue, ce n’est pas non plus ce qui va se passer. Bien au contraire. Le but est ici de nous plonger dans les conséquences et pas vraiment dans
l’enquête qui va emmener le héros à faire des découvertes et enfin à tout révéler au grand jour. La narration est donc étrange et différente. Cela n’empêche pas la série de prendre quelques
libertés et de jouer la carte des facilités mais globalement, tout se tient suffisamment pour ne jamais nous donner l’impression qu’il n’y a rien de plus après.
Jusqu’à la fin de la saison (et encore, on a forcément déjà envie de voir la suite et comment tout cela va réellement prendre sens par la suite). La série utilise aussi tous les codes de la série
nordique. Que cela soit le côté terne et sombre de la mise en scène (qui colle parfaitement à l’univers de Mammon) mais également avec des personnages très sobres et cachant tous
plus ou moins quelque chose. On retrouve parfois des notions de Millenium là dedans (une influence forcément monstre pour les séries des pays nordiques) mais également d’autres
thrillers du genre. Mammon n’est pas non plus ce que j’ai pu voir de plus audacieux dans le registre des thrillers conspirationniste mais le fait est que le tout fonctionne
plutôt bien. Créée par Gjermund Stenberg Eriksen et Vegard Stenberg Eriksen, cette série racontant la relation de deux frères que tout opposent (notamment car
d’un côté l’un est journaliste et l’autre dans le secret de la finance) et permet certainement de mettre en exergue la véritable relation des deux créateurs, donnant alors un souffle intelligent
et intéressant à l’aspect plus personnel et personnage de la série. C’est un angle bien plus important que les autres puisque c’est avant tout la base de cette série. Sans ces deux frères,
Mammon ne serait pas plus originale qu’une autre série.
Note : 6.5/10. En bref, un thriller glacial mettant en scène une conspiration assez efficace en son genre. Il y a des erreurs et des moments ridicules parfois mais le rythme
oppressant de la série et ses sujets intéressants traités rendent le tout agrippant.