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Welcome To New York

Publié le 08 juin 2014 par Olivier Walmacq

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Genre: drame (interdit aux - 12 ans)
année: 2014
durée: 2 heures

L'histoire: Devereaux est un homme puissant. Un homme qui manipule au quotidien des milliards de dollars. Un homme qui contrôle la destinée économique des nations. Un homme gouverné par un irrépressible et vorace appétit sexuel. Un homme qui rêve de sauver le monde et qui ne peut se sauver lui-même. Un homme terrifié. Un homme perdu. Regardez-le tomber.  

la critique d'Alice In Oliver:

Le voici le film qui crée la polémique et le débat depuis plusieurs semaines ! J'ai nommé Welcome To New York, réalisé par Abel Ferrara en 2014. Inutile de le préciser mais le film est une évocation de l'affaire Dominique Strauss-Kahn et sorti en VàD (vidéo à la demande).
Au niveau de la distribution, Welcome to New York réunit Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset, Marie Mouté, Pamela Afesi, Ronald Guttman et Drena De Niro. Rappelons brièvement les faits et surtout la genèse du film. En mai 2011, Dominique Strauss-Kahn, un homme politique français, est accusé de viol par Nafissatou Diallo.

Peu de temps après, Abel Ferrara annonce qu'il veut s'inspirer de cette affaire pour faire un film. Il confirme ses propos en février 2012 dans le journal Le Monde. D'ailleurs, le réalisateur aura du mal à trouver les financements nécessaires pour produire le film en raison du sujet évoqué. Toutefois, il semble que Gérard Depardieu aurait accepté de tourner le film gratuitement.
Welcome to New York ne reçoit finalement aucun soutien financier des chaînes de télévision françaises. Vincent Maraval, producteur du film, y voit le résultat de « pressions » et des « relations incestueuses qu'entretiennent dans ce pays les élites, les politiques, les médias ».

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A l'origine, c'est Isabelle Adjani qui devait interpréter le rôle d'Anne Sinclair, mais l'actrice décline l'invitation. Elle est alors remplacée par Jacqueline BissetUne rumeur a couru sur le fait que Nafissatou Diallo, donc la plaignante dans l'affaire DSK, joue son propre rôle, mais elle fut démentie par son avocat. Histoire de surfer sur la polémique, Welcome to New York est même présenté au Festival de Cannes mais hors compétition. Encore une fois, le film suscite le débat.
D'une façon générale, la presse et les critiques cinéma se déchaînent contre le film. Certains évoquent même un film antisémite.

Des accusations démenties par Vincent Maraval. De son côté, Anne Sinclair s'exprime ("Je n'attaque pas la saleté, je la vomis") et annonce qu'elle n'engagera pas de poursuites judiciaires contre le film. En revanche, Dominique Strauss-Kahn annonce qu'il porte plainte pour diffamation.
Bref, tous les ingrédients sont réunis pour faire de Welcome to New York le film polémique (je sais, je me répète) du moment. Indéniablement, Abel Ferrara et Vincent Maraval ont réussi leur coup de pub. C'est finalement tout ce qu'il y a à retenir de Welcome to New York. Car oui, sur le fond comme sur la forme, le long-métrage ressemble à un pétard mouillé.

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Attention, SPOILERS ! Devereaux est un homme puissant. Un homme qui manipule au quotidien des milliards de dollars. Un homme qui contrôle la destinée économique des nations. Un homme gouverné par un irrépressible et vorace appétit sexuel. Un homme qui rêve de sauver le monde et qui ne peut se sauver lui-même. Un homme terrifié. Un homme perdu. Regardez-le tomber.
Les premières secondes du film commencent par une interview de Gérard Depardieu qui déclare détester les hommes politiques. Il juge également DSK arrogant et suffisant. Paradoxalement, c'est aussi la raison pour laquelle il a accepté le rôle.

Evidemment, les vrais noms ont été changés. DSK devient Devereaux et Anne Sinclair, Simone. Indéniablement, Abel Ferrara tient un sujet en or (façon de parler). Hélas, le réalisateur ne parvient jamais à exploiter son scénario et réalise probablement son plus mauvais film.
Premier constat: le manque total de direction d'acteurs. Certes, même parmi les critiques négatives, beaucoup ont souligné la performance de Gérard Depardieu. Ou quand l'évadé fiscal joue les hommes politiques véreux, menteurs et obsédés sexuels. Un vrai paradoxe. En l'occurrence, l'acteur est égal à lui-même mais dans ses plus mauvais jours.

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En résumé, son interprétation est très caricaturale. En même temps, Depardieu s'adapte à la mise en scène totalement insipide d'Abel Ferrara. Car oui, il faut bien le dire: le film ne nous apprend rien sur l'affaire en question, et plus particulièrement sur la psychologie (probablement complexe) de son personnage principal. En l'état, le film nous délivre un portrait connu et attendu de l'homme politique. En gros, nous avons le droit à une sorte de bibendum monté sur deux couilles qui se conduit comme un véritable prédateur et se jette sur la moindre petite chatte de passage.
A cela, s'ajoutent des séquences de sexe interminables et dont l'utilité est très discutable.

Viennent également s'interférer des scènes de ménage entre l'intéressé et sa femme. Il est alors question de pouvoir, d'avenir mais aussi de présidence. Bref, les dialogues sont au mieux ridicules, au pire totalement insignifiants car terriblement convenus. A l'image du film finalement.
Impossible de ne pas se dire que tout ça sent le gros coup marketing et la volonté de créer la polémique. Mais à la question: "Quel est le message du film ?", difficile de répondre. Welcome to New York est donc un film qui tourne désespérément dans le vide, la faute à une réalisation plate et monotone (pour être gentil), à un scénario idiot et à une interprétation très caricaturale. Bref, beaucoup de bruit pour rien. 

Note: pas envie de noter ça


Exclu Télérama.fr : Welcome to New York, d'Abel... par Telerama_BA


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