De retour de la Maison d’Art de New York où il exposait l’année passée, Dominique Jaussein inaugurait mercredi 4 juin rue Maccarani à Nice, sa nouvelle galerie d’art photographique Dark Room. Avec son exposition "d’Ébène et d’Abîme", il proposait un parcours initiatique sous la forme d’un travail de "création autour de l’univers sensoriel et émotionnel" centré sur Prophétane, un modèle originaire d’Haïti expérimentant une fusion cathartique entre corps et lumière.
"Au cours d’une séance de shooting et de peinture corporelle, Prophétane a lâché prise", incarnant cette "attitude résiliente qui passe par les différentes phases de défense pour contrer les trajectoires négatives et devenir vecteur d’espoir: Révolte, Défi, Rêve, Purification et Renaissance", explique Dominique Jaussein.
Rencontre empreinte d’une "révélation" où la nudité transcendée des galbes et le miroitement incandescent des chairs apprivoisent l’étrangeté des ombres et domptent l’éclat des lumières.
En lui pulvérisant de l’eau, "l’effacement progressif de la peinture, carcan des traditions, a suscité une libération de ses souffrances", précise l’auteur qui admet toutes les difficultés techniques à saisir un corps qui délaisse la pose afin de suivre l’inspiration de ses évolutions dynamiques. Liberté recouvrée dans ce happening partagé avec le spectateur au sein de cette camera obscura et où, ajoute Prophétane, la "musique percussive", telle les battements cardiaques, ponctue la métamorphose individuelle, maïeutique de l’autre, au travers de la relaxation.
Celui qui est aussi en charge des photographies à l’Opéra Nice Côte d’Azur entend faire de Dark Room un "espace intimiste", mêlant parcours et visite d’ateliers d’artistes, création expérientielle et formation puisqu’il dispose non loin de sa galerie, d’un studio où "enseigner la lumière", recherche de cette inaccessible étoile guidant les hommes vers la "Liberté". Il exprime même l’ambition d’une "photothérapie" où "la souffrance deviendrait tremplin".
Site web Galerie DarkRoom