Teint En Noir

Publié le 08 juin 2014 par Hunterjones
Le noir, dans la culture occidentale du moins, est principalement associé au renoncement.
Involontaire dans le deuil, volontaire dans la sobriété, mais aussi associé au mystère.
Noir Involontaire
C'était une splendide journée probablement pour tous. Chaude, guillerette, le coeur du mois d'août en juin. Je contemplais un livre qui me montrait des peintures d'Edward Hopper, je buvais une bouteille de soda Jones (ai-je besoin de vous dire que c'est le drink le plus sensationnel qui soi?) les deux pieds dans la piscine, je revenais de travailler toute la nuit. J'essayais un nouveau produit qu'on avait en stock. La bouteille Jones. Non seulement très bonne, mais très belle...comme tous les Jones...bon ça suffit!
C'était une journée sous la teinte de l'ensoleillée.

Mais pas au centre de la capitale du Nouveau-Brunswick. Un grenier mental mal décrassé à choisi ce jour-là  de s'effondrer pour tuer du policier.
Le surlendemain de cette horreur ferroviaire où un père avait choisi comme ultime solution à ses problèmes de couple de stationner sa voiture sur une voie ferrée et d'attendre que le prochain train les fauche tous les deux, lui et son bébé. Un bébé qui était aussi celui de sa maman qui, après l'avoir porté 9 mois et mis au monde, devra maintenant recolorer ce cauchemar pour le reste de sa vie.

Le lendemain d'une nouvelle qui nous apprenait qu'aux États-Unis, deux jeunes filles de 12 ans en avaient poignardés une troisième dans le bois en hommage au personnage fictif du net nommé Slander man.
Il n'y avait rien de paranormal dans ces trois instants de total blackout. Faut faire fi des nuages pour voir le soleil. Ces gens naviguaient dans le brouillard mental.
Il y en avait des araignées dans le plafond de ses gens qui ont choisi d'endeuiller tout ce qui grouille de vie autour de leurs victimes.
Ils n'ont pas que tué leurs victimes, ils ont tué l'espoir. L'espoir chez les survivants et leur entourage que le monde peut être bon.
Ils ont teint leur monde en noir pour longtemps.
Même le ciel de Moncton était passé au gris et le suspect, ont l'a attrapé dans la nuit noire.
Ce crétin s'est cru dans un jeu vidéo. Game over, asshole.
Que jamais plus on entende parler de ta triste personne.
Tu es le noir dans ce qu'il y a de plus sombre.

Tu es du rien.
David J. Ross, Fabrice G. Gevaudan & Douglas James Larche seront les noms que nous retiendrons à jamais.
Chaque individu vit dans un monde unique. Un monde privé, différent chez chacun qui nous habite de l'intérieur et que l'on habite aussi physiquement dans l'ailleurs. Un monde impacté par le monde des autres. Si la réalité est différente pour tous, cela veut dire que la réalité commune reste rare. On devrait alors plutôt parler d'impressions de réalité. Impressions de multiples réalités, de réalités plurielles. Ces réalités ne sont pas plus vraies les unes que les autres, sinon aux yeux de ceux qui la perçoivent. Ou croient la percevoir.
Le monde d'un schyzophrénique est aussi vrai que le nôtre, à ses yeux. Celui d'un enfant aussi. Nos cerveaux ne se branchent pas sur les mêmes réalités aux même moments, mais nous pouvons les partager et les communiquer.
La communication, ça c'est la santé.
Du moins, sa route.

On disait du tueur de Moncton qu'il était un mésadapté social.
Le voilà le premier problème.
L'isolement.
Mais le point de bascule, ce qui lui fait dire "j'en ai assez" et penser ensuite être le héros de Call of Duty, ce qui fait que la vis tombe et qui fait ausi en sorte que toute la machinerie se dérègle d'un coup...

Ça...c'est quoi?
Il a été élevé dans la religion.
Serais-ce un début d'explication?
Est-il futile de chercher des explications?
Devrions nous nous dire que "bah! le noir au fond, est une couleur comme les autres"?

Non.
Le noir n'est même pas une couleur.
Le noir
n'est techniquement
PAS
une couleur.

Comment chasser ce noir qui germait dans la tête du tueur de Moncton?
Comment la chasser sans fusil?
Comment prévenir les ténèbres qui suivront le déséquilibre?
Comment prévenir le débalancement?
Comment?
Malheureusement, je crains que ce soit comme vouloir lutter contre la nuit...
L'obscurité existera toujours.