ÉTYMOLOGIE
Traumatologie : du grec
- trauma (atos) : blessure
- logos : science
Partie de la chirurgie qui traite des blessures, des plaies, et par extension des fractures.
Orthopédie : du grec
- orthos : droit
- pais, paidos : enfant
Art de corriger ou de prévenir les difformités du corps
Rhumatologie :
Partie de la médecine qui traite des rhumatismes.
Rhumatisme (du grec rhumatismos) : fluxion
Fluxion (du latin de fluere : couler) : gonflement douloureux causé par un amas d’humeurs, un abcès
On retiendra le caractère d’inflammation.
Généralités
Les fractures ont des caractéristiques et des évolutions très différentes en fonction de deux choses :
- leur localisation
- leur situation au niveau de l’os lui-même
Le périoste : membrane périphérique de l’os, il est important au niveau de la croissance et donc il a un rôle important dans la consolidation de la fracture.
Définition
Rupture dans la continuité d’un os, ça va de la fissure sans déplacement jusqu’à une fracture comminutive (fracture avec plusieurs fragments).
L’os est soumis à une force qui dépasse sa résistance.
La fracture concerne l’os mais aussi d’autres structures (saignement dans les muscles et articulation, luxations, déchirures de tendons, lésions nerveuses et vasculaires)
Il y a deux grands types de fracture :
- fermé : pas d’ouverture de la peau
- ouverte : contact avec l’extérieur, RISQUE INFECTIEUX, considéré comme plus grave.
Classification de Cauchoix :
- Type I : ouverture simple avec peau en bonne état donc suturée facilement
- Type II : ouverture plus complexe avec peau abîmée, donc suture difficile
- Type III : ouverture avec perte de substance ne pouvant être suturée
Manifestations cliniques :
- douleur
- incapacité fonctionnelle
- déformation, raccourcissement du membre
- crépitation
- tuméfaction
ÉTIOLOGIE DES FRACTURES
Deux sortes :
- les fractures traumatiques (les plus fréquentes)
- les fractures pathologiques (os fragilisé, ex : ostéoporose, ostéolytique)
MÉCANISME DES FRACTURES TRAUMATIQUES
1) Traumatisme direct
Causé par une chute, un impact, un objets,…
2) Traumatisme indirect
Soit en torsion, soit en traction, soit en valgus ou varus, soit en compression (os qui casse à distance de l’impact)
Il peut y avoir d’autres lésions au dessus ou au dessous (ex : entorse)
3) Fracture de fatigue
Se produit à la suite de plusieurs efforts sur les os, souvent au niveau des métatarses. Rencontré surtout chez les grands sportifs.
On les confirme par une scintigraphie osseuse.
LES DIFFÉRENTS TRAITS DE FRACTURES
1) Les fissures osseuses
Elles se produisent lors des traumatismes minimes, elles se consolident naturellement.
2) Les fractures en bois de vert
L’os se fracture qu’en partie, spécifique à l’enfant.
3) Les traits de fractures transvasaux
Il n’y a pas de suture de la peau. En générale traité par plâtre nommé traitement orthopédique.
Il peut tout de même y avoir un traitement chirurgical nommé traitement d’ostéosynthèse.
4) Les traits obliques ou spiroïdes
Traumatisme indirect, difficile à stabiliser.
Ces fractures sont mieux traitées par ostéosynthèse
5) Les fractures comminutives
Présence de plusieurs fragments osseux qui se traite par ostéosynthèse.
Elles sont dues à un choc violent et direct.
Souvent accompagnées de lésions aux parties molles (muscles, vaisseaux et nerfs).
Ce sont des fractures particulièrement instables, il peut y avoir une ouverture de la peau et demande la pose de fixateur externe.
6) Fractures à doubles étages
Il y a deux traits de fractures, transverse ou oblique.
Ce sont des fractures très instables, généralement traité par ostéosynthèse.
7) Fractures engrainées
On dit qu’il y a impaction d’un fragment dans l’autre.
Ce sont des fractures qui consolident bien mais attention au risque de fractures secondaire.
8) Fractures de compression ou tassement
Spécifiques aux vertèbres, ces fractures ont une consolidation rapide mais il y a des lésions résiduelles (ex : arthrose)
9) Fractures arrachements des apophyses
Il s’agit de tout ce qui concerne les tendons, les ligaments autour des os, rencontré surtout chez les sportifs.
Le traitement chirurgical d’urgence est très important.
Les différents déplacements des fractures
Toutes les fractures ne se déplacent pas.
Il faut au moins deux clichés radiographique (face/profil) pour visualiser le déplacement.
1) Déplacement par translation
Un petit fragment reste accroché (bois de vert)
2) Le chevauchement
3) Angulation
Plus souvent sur les membres inférieurs, risque secondaire valgus varus.
4) Rotation ou décalage
La conduite à tenir devant une fracture
Sur les lieux :
- protéger la personne
- immobiliser la fracture (le plus rapidement possible)
- évaluation de la douleur
- évaluation de la sensibilité
Aux urgences ou chez le médecin :
Le médecin établi une carte d’identification de la fracture :
- coté atteint
- le ou les fractures côté fracturé
- le niveau
- la forme du trait ou fragments (à l’aide des radios)
- le ou les déplacements
- peau ouverte ou non
- évaluation des lésions des parties molles
Interrogatoire :
- modalité les plus précise possible de l’accident
- horaire
- EVA
- l’impotence du membre
En milieu hospitalier :
L’immobilisation
Recherche d’information
Bilan clinique :
- état de choc : lipothymie (vertige), chute PA, pâleur, sueur, nausée, vomissement, tachycardie, hypothermie,… La douleur et l’hémorragie peuvent entraîner un état de choc, qui peut entraîner un arrêt cardiaque.
Bilan général : état vasculaire, neurologique, EVA
- visualiser le patient afin de chercher d’autres fractures ou lésions
- vérifier s’il y a des hématomes ou ecchymoses
- vérifier s’il y a des phlyctènes
- vérifier tous les signes d’aggravations, de sensibilité
Bilan radiologique
Consolidation des fractures
Le processus de réparation qui reconstitue la continuité de l’os s’appelle l’ostéogenèse. Il faut faciliter l’ostéogenèse naturelle.
La qualité de la consolidation sera directement liée au choix du traitement.
Les fractures se consolident en traversant trois phases :
- réaction inflammatoire : qui dure de 1 à 20 jours
- se crée le cal conjonctif (mélange de tissus et cellule qui reste spongieux) entre 20 et 30 jours
- le crée le cal osseux entre 30 et 60 jours
Plusieurs facteurs influencent la consolidation :
Les facteurs qui la stimulent :
- pratiquer une immobilisation efficace
- contact maximal entre les deux fragments osseux
- irrigation suffisante autour des os
- alimentation approprié (calcium, protéines, vitamine D,…)
- état général satisfaisant
- maintenir l’exercice
Les facteurs qui la freinent :
- lésion locale importante
- une perte osseuse
- un mauvais alignement des fragments
- lorsqu’il y a une infection
- lorsqu’il y a une maladie osseuse
- lorsqu’il y a un os irradié
- l’âge
- mauvais état général, trouble métabolique
- certains traitements médicamenteux à haute dose ou de longue durée (corticoïdes)
Temps de consolidation :
- Phalange (doigt) 3 à 5 semaines
- Métacarpe 6 semaines
- Radius cubitus 10 à 12 semaines
- Humérus 8 à 12 semaines
- Clavicule 6 à 10 semaines
- Vertèbre 16 semaines
- Bassin 6 semaines
- Fémur 10 à 24 semaines
- Tibia 8 à 20 semaines
- Calcanéum 12 à 16 semaines
- Métatarse 6 semaines
- Phalange (orteil) 3 semaines
Les traitements
La réduction. Elle peut avoir lieu sous anesthésie locale ou générale.
a) Réduction simple
Fragments osseux replacés par manipulation et par traction manuelle ou par des systèmes externes divers (traction,…).
Maintien par un plâtre, attelle,…
b) Traction (collé = traitement orthopédique)
Moyen de réduction de fracture que l’on garde jusqu’à obtention de la formation du cal osseux et la pose de plâtre. Elle sert à éviter une aggravation, un déplacement. Elle a également une visée antalgique en attendant une intervention chirurgicale (cf. cours de la traction)
Si fixateur externe le traitement sera par ostéosynthèse.
c) Les avantages des ostéosynthèses
- la stabilité du foyer de la fracture
- la possibilité de la rééducation rapide des articulations voisines
- la reprise d’appui précoce après les enclouages centromédullaires stable
- rétablissement plus rapide de la fonction
d) Les inconvénients des ostéosynthèses
- anesthésie plus longue que le traitement orthopédique
- risque d’infection possible qui amène un retard de consolidation avec risque ostéite
- l’instrumentation plus ou moins complexe mais indispensable