Avec son magnifique Kirikou et ses autres- non moins magnifiques contes, il faut rendre un immense mérite à Michel Ocelot d'avoir su démocratiser les magnifiques contes venus d'Afrique et les rendre totalement accessibles aux enfants occidentaux...
C'est notamment le cas avec les deux miens qui depuis qu'il sont tombés en amour pour le petit héros africain, demandent sans cesse plus de contes de la bas, qui mélangent avec énormément de poésie et de de fantaisie...et du coup, le mois dernier, je leur ai donné coup sur coup matière à s'enflammer à nouveau sur les contes africains avec un spectacle et un beau livre les mettant superbement à l'honneur :
1 Le monde à coeur ouvert : des conteurs sur qui compter!
Au début du mois de mai, nous sommes tous les 3 allés au théâtre des Clochards Célestes sur les pentes de la Croix Rousse voir le spectacle Le Monde à Cœur ouvert, un spectacle de contes en musique pour les enfants à partir de 5 ans ( mais ca n'a pas empeché ma louloutte de 4 ans d'adorer).
Un spectacle présenté par la compagnie l'air à conteur , composée d'Ernest, le narrateur d’histoires qui a découvert la beauté des contes africains de la voix de sa grand mère maternelle, des histoires habitées par des rapaces, des crocodiles, des calaos, des éléphants, et autres hippopotames, plus bavards les uns que les autres et qu'Ernest, une fois grand a pris soin de transmettre aux autres, en tant que passeur d'histoire, comme le veut la tradition africaine.
Ernest passionné pour les mots et les histoires, joue ainsi- très bien- de ses cordes vocales et de son impressionnante mémoire. Il est pour cela, aidé par deux musiciens : un guitariste (Artur) et d’un percussionniste (Julien) tous deux composant des rythmes et des mélodies dansantes au service des contes.
Ces trois visages, ces trois voix, ces trois cultures se mêlent pour proposer avec énergie des histoires savoureuses. dont l'ensemble a formé " Le monde à cœur ouvert » , voyage bigarré à travers les continents et les cultures.
Lors d’escales suspendues dans le temps, L’air à Conteur revisite, sur les rythmes du cajon, du birembau et sur les mélodies de la guitare, des contes imaginés par des animaux pleins d’esprit. Un tourbillon de contes en couleurs ; un voyage dont on revient le cœur ouvert, le cœur léger…
On y croise des mini crocodiles, attentifs et curieux, qui ouvrent leurs oreilles et leurs cœurs aux mots des anciens et un dénommé Daguali qui ne supporte rien et ne s’intéresse à rien d’autre …qu’a lui-même. Il y’a ce singe qui de tout cœur, aspire à devenir un homme et pour cela, sollicite l’aigle royale : Sinkala. Il y’a ce petit hey hey qui court, court, court, court…autour du cœur du problème : jouer avec les autres. Il y’a cet homme, à qui un chœur de chanteurs-habitants refusent la présence à la fête du village de Khamalaninaninatoooo; un des contes qui nous a le plus touché, drôle et à la morale qui fait vraiment réfléchir .
Car c'est ce qui fait tout le sel de ce spectacle "Le Monde à cœur ouvert", c'est de se rendre compte que ces histoires sont profondément universelles, et que la lecçon à en tirer est très parlante pour les enfants du monde entirer, et les amène à voir différemment leurs convictions et leurs valeurs du début. Les contes permettent ainsi de e découvrir et découvrir l’autre de manière pittoresque et rocambolesque. Au final, ces contes nous touchent tous, petits et grands, car toutes sont universelles, fédératrices, et surtout parlent de notre humanité avec un grand H.
2.Les deux cailloux: un beau conte africain à l'écrit
Au coeur d’un paisible marigot, deux cailloux se chamaillent sans cesse. Un jour, bien décidé à s’en débarrasser, un génie leur donne des jambes. Mais une fois sur la route, les disputes reprennent de plus belle, virant à la bagarre. Un serpent-python sera leur première victime, suivi d’un crapaud-buffle, d’une vieille, d’un chasseur… Jusqu’à la punition finale qui expliquera ainsi comment les cailloux sont devenus cailloux…
Rites magiques, génie et animaux exotiques : Françoise Diep a adapté à la sauce occidentale- avec notamment une fin plus optimiste- ce conte, tout en gardant totalement l'esprit initial et nous plonger dans un univers africain magnifiquement mis en images par Cécile Gambini.