L’analyse des facteurs économiques durant le développement de l’épidémie d’obésité menée aux États-Unis donne une image qui peut aller à l’encontre de bon nombre de croyances. Ainsi, la flambée de l’obésité coïncide avec l’augmentation du temps de loisirs, plutôt qu’avec celle du nombre d’heures de travail, l’augmentation de la disponibilité des fruits et légumes plutôt qu’avec la diminution d’aliments «sains» et qu’avec une plus grande pratique de l’exercice. Les Américains, comme les Européens d’ailleurs, n’ont jamais dans leur histoire eu accès à une alimentation aussi bon marché qu’aujourd’hui.
Les auteurs relèvent également que le gain de poids s’avère similaire parmi les différents groupes sociodémographiques ou régions géographiques, plutôt que dans des groupes spécifiques (en dépit de disparités marquées existant entre les groupes).
Ils estiment que pour comprendre le rôle de l’environnement dans le développement de l’obésité, il faut comprendre les changements qui affectent tous les groupes, et non se focaliser sur les différences entre certains sous-groupes à un moment donné. Des taxes sur les aliments malsains pourraient, selon eux, donner un coup de pouce au changement de comportement, tout comme des incitants en faveur des aliments plus sains.
Ils précisent cependant que même un changement important du prix des aliments ne comblerait qu’une partie du fossé qui sépare les recommandations nutritionnelles de la consommation actuelle, tant l’accès l’alimentation est bon marché.
Référence : Sturm R. et al., CA Cancer J Clin, 22/05/2014
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