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Les Petits Platons sont de jolis ouvrages introductifs à la philosophie que j'aime à parcourir. Celui-ci est écrit par Françoise Armengaud et illustré par Annabelle Buxton.
En matière de rhinocéros, je connaissais bien celui d'Ionesco et sa pièce dans laquelle les protagonistes sont atteints par une mystérieuse rhinocérite. Jouant sur l'absurde et la parole dépourvue de sens, Ionesco ne fait-il pas ici un clin d’œil au philosophe ? Notre ouvrage commence lorsque Wittgenstein, jeune élève, et Russell, professeur de logique, mettent à sac une salle de cours de Cambridge à la recherche d'un rhinocéros. Car comment peut-on affirmer que quelque chose n'existe pas ? Wittgenstein s'interroge sur le langage, sur son sens. Il questionne, un peu à la manière d'un Socrate. On le voit quitter Cambridge pour l'Islande puis s'installer en Norvège, à la recherche de son rhinocéros. Il est rattrapé par la guerre est s'engage en 1914. Il est marin puis espion en Russie.
On découvre sa philosophie à travers quelques phrases clés. Ainsi, le monde est une totalité de faits qui arrivent et non de choses qui existent ou la pensée, qui se traduit par le langage, c'est l'image logique de ce qui est. Lorsque Wittgenstein parle du rhinocéros, il dit que le monde est constitué de propositions et non d'objets, que certaines sont vraies et d'autres fausses. Il s'intéresse également au sens de la vie humaine et à l'existence de Dieu.
Ainsi, à travers un texte court, très joliment illustré, le lecteur découvre quelques points d'entrée dans la pensée et les œuvres de grands philosophes. Je trouve l'idée de cette collection tout à fait brillante et intelligente. Néanmoins, je ne suis pas certaine que tout soit compréhensible au jeune lecteur. Ce qui est chouette, c'est que le lecteur plus âgé aura envie de se rapprocher des textes originaux et de creuser au-delà de ce premier contact.