Bonne fête aux journalistes argentins [Coutumes]

Publié le 07 juin 2014 par Jyj9icx6
En ce jour anniversaire de la fondation de la Gazeta de Buenos Ayres, l'Argentine fête ses journalistes de toutes disciplines. Première page de la première édition de la Gazeta

Le seul portrait authentique de Moreno
exécuté de son vivant
par Juan de Dios Rivera

Le créateur de ce tout premier journal argentin, fondé quelques jours après la mise en place de la Primera Junta révolutionnaire, le 25 mai 1810, s'appelait Mariano Moreno (1778-1811). C'était un des plus grands intellectuels du Río de la Plata, un juriste, un écrivain, un orateur et un traducteur de haute volée. Il fut aussi le chef de file du courant social de la Revolución de Mayo mais il fut mis en minorité dès 1811 et envoyé, avec son frère et son secrétaire, en ambassade à Londres. Il est décédé pendant la traversée des mains du capitaine anglais d'une surdose médicamenteuse, que la rumeur a transformée en empoisonnement volontaire sans que l'on puisse établir la vérité historique. Son corps a été confié à la mer.
La Gazeta (ou Gaceta, en orthographe moderne) a été créée par souci de transparence, en réaction contre le régime colonial qui empêchait depuis deux cents ans tout développement de l'imprimerie en Amérique et surtout contre le vice-roi, tout juste déposé, qui avait mené depuis son arrivée en 1809 une absurde politique de rétention de l'information (voir mes articles sur la Semana de Mayo, dans la partie médiane de la Colonne de droite). La Gazeta parut jusqu'en 1821 au rythme de deux ou trois numéros par semaine. La presse dont on se servit pour l'imprimer est exposée de nos jours au Museo del Cabildo de Buenos Aires : c'est l'une des trois presses qui existaient dans l'empire colonial espagnol d'Amérique, elle avait été apporté à Buenos Aires par les jésuites et elle avait servi à la mi-mai pour imprimer les convocations au Cabildo Abierto du 22 mai, d'où allait surgir l'insurrection populaire portègne qui mettrait à bas le régime vice-royal en trois jours.
Rudy etDaniel Paz célèbrent la date à leur manière à la une de Página/12. Le jeune : A la même date qu'aujourd'hui en 1810, Moreno a fondé la Gazette pour rendre publiques les décisions du gouvernement révolutionnaire. L'oligarque (qui représente ici les propriétaires de Clarín et La Nación, les deux concurrents de Página/12) : Et c'est reparti ! Le journalisme militant ! (Traduction Denise Anne Clavilier) Si vous êtes lecteur assidu de Barrio de Tango, je crois que vous savez à quel point c'est vrai et dans tous les camps.