La Baleine – Ch’on Myonggwan
Il y a plusieurs baleines plus ou moins métaphoriques dans ce roman loufoque et sans limites : un mammifère marin, un éléphant malin aux conseils poétiques et avisés, un cinéma architecturalement révolutionnaire, mais aussi la solitaire Ch’unhui, enfant-monstre muette, recluse dans une obésité autistique. Pas de répit pour celle qui deviendra, à titre posthume “la reine des briques”, prise comme au piège dans sa vaine et immobile quête d’affection maternelle. Car Kumbok, la mère à d’autres chats à fouetter, extraordinaire et inépuisable bout de femme harcelée mais jamais démontée par les coup répétés d’un destin impitoyable.
Extraits : L’histoire remonte loin. Il y a fort longtemps, la vieille avait été abandonnée à cause de sa laideur le jour de son mariage, sans même avoir été enlacée une seule fois par son mari… et par la suite elle ne trouva pas chaussure à son pied et, à trente ans passés, elle fut domestique chez les autres… bien sûr même les vieux valets ne lui avaient pas accordé le moindre regard, même en été, lorsqu’elle ouvrait toutes les portes, les portes coulissantes, et même l’anus dans sa culotte, aucun homme n’en franchit jamais le seuil, même lorsqu’elle dormait…EDITION ACTE SUD