Entre vie des faubourgs et ruelles cachées, Parcours Chronoshooting Château d’eau (Paris 10)

Publié le 07 juin 2014 par Carnetauxpetiteschoses @O_petiteschoses

Avec un très beau projet, celui de documenter l’instantané et de donner à tous une chance de créer une série de photos cohérente, Jean-Philippe Riant, photographe, galeriste et ancien directeur marketing de Studio Harcourt Paris, l’intitule « Chronoshooting ».

Il propose avec toute son équipe une série de parcours en France, et dans plusieurs lieux internationaux (USA, Israël, Canada…) et cela ne fait que commencer.

Le but est de monter une série de 9 photos cohérentes qui proposent un certain regard sur les choses.

Ma série à Château d’eau.

Château d’eau

11h du matin et la ville est encore endormie et fourbue.
Les pauvres âmes, seules, arpentent les rues,
entre vie des faubourgs et ruelles cachées,
présence humaine et vélos disputent la chaussée.

11h du matin et la ville est encore endormie et fourbue.
Les rues portent en elles la mémoire de la soirée, agitée, arrosée, habitée d’urluberlus.
Au bout de la pénombre, une femme passe devant un étal.
Brève vision d’une routine dominicale.

Dans les ruelles, on s’inscrit dans la perspective d’un retour du marché. Ne prêtant aucune attention aux messages sur les murs, là, juste devant soi.

Les lieux animés de la veille doucement,
ont laissé leur temps aux petits cafés, qui en servent justement.
Elle qui hier regorgeait jusque sur le trottoir de clients égayés,
la brasserie ô p’ti Paris, se fait oublier.

Dans une ancienne impasse ouvrière, tout semble endormi. Pourtant certains veillent, plus concierge que leur maître, montant la garde.

Il est arrivé avec difficulté,
et il a repéré de loin les affiches.
Il s’est posté devant le mur, comme devant un écran d’actualités,
et il les consultent sans prêter garde aux regards, il s’en fiche.

Dans une cour, à l’abri de tous, les vélos ont pris racine. Ils se confondent désormais avec les grilles des fenêtres laissant courir sur elles, leurs guirlandes de lierre.

Au loin la porte encadre le point de fuite.
Les pauvres âmes traînent leur solitude à leur suite,
au gré du bitume d’autres prennent le large,
et d’autres encore font les courses, pour leur ménage.

Dans un geste : un regard, un pas, et le seuil de la cour s’enjambe sans problème. Ici c’est Paris qui se révèle, entre pavés, perspective et verdure. Une cour insoupçonnée à deux pas de la masse populaire.

Et sous l’enseigne d’un serrurier,
le soleil étend ses rayons fatigués.
Un homme passe, une fugace présence,
dans Paris, qui prend congé, et laisse la place à une nouvelle danse.

Articles en rapport: