Plusieurs fois de suite, j’ai vu ce livre me faire de l’oeil sur le stand des Netscripteurs. Pas très fan du titre ni de la couverture, mais très intriguée par le sujet, je me suis tâtée longtemps. Et j’ai vraiment très bien fait de l’acheter. La première partie est juste un régal. La plume de Louise Roullier est exactement le genre qui me plaît. Pleine d’humour, de second degré voire de double sens, elle donne une véritable cure de jouvence à la mythologie grecque. Quand on donne la parole à Poséidon, c’est pour entendre parler un Don Juan qui se flatte, dès l’introduction, de la longueur de son trident et de tout ce qu’il a à apprendre à des adolescents boutonneux en matière de femme. Et ouais.
Pour autant, on ne tombe pas non plus dans une vulgarisation décevante. Car derrière ce ton léger se cache une véritable érudition d’une auteure qui a à coeur de mettre en lumière des mythes peu connus et de les présenter dans tout ce qu’ils peuvent avoir d’actuels et de passionnants. Le lexique et l’arbre généalogique en annexe prouvent que l’on est loin d’une mythologie approximative. Et Poséidon lui-même sait qu’il s’adresse à des lecteurs du XXIème siècle, potentiellement en pleine puberté, et n’hésite pas à pointer du doigt l’écart entre son monde et celui de ses lecteurs pour mieux le réduire. En évoquant Justin Bieber ou en racontant comment pécho une princesse par exemple. Savoureux.
La deuxième partie propose le versant dramatique de cette histoire et c’est assez bluffant de voir ce changement de style aussi radical que réussi. C’est tout le tragique, le pathos et le révoltant de la condition féminine qui sont mis en valeur et l’on se met à lire l’histoire de la recluse de la tour sombre ou celle des amours interdites de la princesse comme on lirait le plus palpitant roman de fantasy.
La note de Mélu:
Et en plus, il y a une suite, Youhou!
Un mot sur l’auteur: Louise Roullier est une jeune auteure française qui a d’abord officié sur son blog Histoires Mythiques où elle dépoussiérait les mythes gréco-romain.