Nos petites histoires dans la grande Histoire
Si j’avais deux livres à vous recommander cette année pour prendre du recul avec notre quotidien tout en y restant dans ce quotidien mais avec une autre lorgnette c’est presque fait. En effet je vous ai déjà parlé de Thomas Piketty et aujourd’hui il s’agit de François Cusset dans « Histoire (critique) des années 90″ et en parallèle, je vous propose une exposition « 1984-1999. La Décennie » qui a lieu au Centre Pompidou-Metz jusqu’en mars 2015. Cela vous donne le temps de lire le livre… Un livre pour prolonger une exposition, comme la réalité augmentée, voici un livre collectif sous la direction donc de François Cusset. Un essai passionnant sur les années 90 avec les lunettes du politique et du culturel.
La fin de l’Histoire ?
Ce sont donc les années 90 qui sont décortiquées sous différents plans et domaines variés. La politique, la contre-culture, l’économie, les technologies, la santé, le sexe …Ces années 90 qui étaient annoncées comme les dernières de l’humanité, la fin du monde était programmée, la fin des utopies, la fin du communisme selon Francis Fukuyama qui fêtait déjà le triomphe du capitalisme. Souvenez-vous de l’angoisse du bug géant au passage de l’an 2000. Le discours ambiant n’était pas très gai, plus de futur, plus d’avenir pour nos jeunes, plus de progrès, plus de social, plus d’espoir,…le cinéma d’ailleurs avait pris le relais avec les scénari des films catastrophes : Godzilla.
L’art et la manière de raconter l’Histoire des années 90
Les dirigeants nous auraient endormi avec leur discours de peur, pour continuer à s’en mettre plein les poches ? On nous aurait fait croire que face aux événements, » la chute du mur » « the word trade center », nos petits intérêts sociaux économiques étaient indécents à côté de la survie de notre civilisation, de la planète, de l’espèce humaine. Que nous étions des crétins d’avoir une pensée si étroite quand c’était le sort de causes plus importantes, plus nobles qu’il fallait défendre avant tout : un monde divisé par les religions…
Comment survivre à cette époque qui ne nous enchante en rien ?
Mais sous cette crasse de penseurs, certains n’ont pas perdu l’espoir d’un monde meilleur, plus juste. Aussi, des mouvements politiques, économique, sociaux et culturels ont fait de la résistance. Pas toujours bien relayés par les médias, ces mouvements comme Los Indignados, Occupy Wall street, les Printemps Arabes, des alternatives aussi dans le monde culturel semblent se dessiner.
La musique des années 90 écrit l’Histoire aussi
Marqueur d’époque, la culture des années 90 encaisse tous les chocs de cette décennie et crée de nouvelles alternatives. La musique aurait changé avec la chute du mur de Berlin, celui-ci, étant un symbole, une icône de révolutions à mener. Après sa chute, la musique serait devenue moins militante, plus repliée sur elle… C’est aussi la découverte de la musique partout, de la musique d’ambiance, de la musique qui meuble, qui ne s’écoute plus mais qui se subit. Son modèle économique change aussi, les labels indépendants et les nouvelles technologies lui permettant de s’émanciper des circuits à papa. Fini l’ère des fanzines et de la techno dans les prés…
L’écriture se réécrit dans les années 90
La littérature n’a pas échappé à cette transformation. Où est l’écrivain d’autrefois, solitaire, absent des médias… Aujourd’hui l’écrivain est un performeur, il fait son show, quand il n’est pas lui même le centre de son oeuvre. Et pour les plus ignorants de l’évolution des temps, ils publient leurs tweets dans des livres papiers ! Les années 90 c’est aussi l’année de la mort de Guy Debord, tout un symbole ! La société du spectacle domine toutes les formes d’expressions, il est temps de repérer les souffles d’espoir comme Podemos en Espagne ou Syriza en Grèce. François Cusset nous invite à regarder différemment les mauvais élèves de l’Europe.
Les PIGS comme nouveau modèle pour une Europe vivante !
- Portugal : 40 de la révolution des œillets
- Italie
- Grèce : Syriza
- Spain ou Espagne : Podemos et autres indignados
Et pour l’Ukraine, on fait quoi ? …
Les années 90 au musée
Ca voudrait pas dire que ces années sont finies et la dynamique qu’elles ont pu inspirer ou créer ? Le musée comme tombeau des dynamiques culturelles des années 90. Intéressant que Beaubourg en Province enterre les mouvements culturels quand le modèle parisien a été si longtemps le symbole de l’ère du temps… A quand les années 2000 au Grévin… C’est déjà fait et merci aux Femen d’ailleurs !
Un article Angry MumTitreLes années 90, le début de quelque chose ?AuteurAngryMumDescriptionUn livre et une exposition en même temps déchiffrent les années 90 loin du discours dominant.