Il faut aimer les westerns, spaghettis ou pas, pour apprécier comme il se doit Arizona Tom, premier roman de Norman Ginzberg, paru chez Héloïse d'Ormesson. L'intrigue policière est si bien nouée et les phrases si bien ciselées que tout cela tombe implacablement et c'en devient réjouissant.
L'histoire nous embarque pour une petite ville perdue en Arizona, quelque part en bordure de désert d'où surgit un adolescent sourd et muet trainant un cadavre démembré.
Tout semble contre lui mais le vieux shérif alcoolique, Ocean Miller, se prend d'affection paternelle pour ce gamin et n'aura de cesse de prouver son innocence tout en partant à la recherche des (vrais) coupables. La communication entre les deux héros n'est pas facile. Elle se fera essentiellement par le dessin.
Au fur et à mesure que le récit progresse le lecteur doute d'avoir compris qui sont les méchants et les gentils et finit par perdre ses repères. Norman Ginzberg nous sert un objet qui ressemble à du western mais qui n'est pas tout à fait cela quand même, peut-être parce qu'il a des racines américaines, qu'il adore l'Ouest américain mais que vivre en France depuis toujours a modifié sa façon de penser et d'écrire.
Il est le fils d’un soldat américain qui a débarqué le Jour J à Omaha Beach. Longtemps journaliste, il dirige aujourd’hui une société de conseil en communication basée à Toulouse.
Je l'ai rencontré au Salon du livre et j'ai remarqué immédiatement la puissance de son humour, susceptible de masquer quelque chose de mystérieux. J'ai compris quoi depuis. Cela ne devrait avoir aucune influence sur la façon d'aborder son livre et je n'en parlerai donc pas ici.
Je compte bien par contre l'interroger sur deux ou trois petites choses à l'occasion de la sortie de son prochain roman dont l'action devrait se dérouler dans le Gers, sa terre d’adoption.
Arizona Tom de Norman Ginzberg chez Héloïse d'Ormesson, juillet 2013