Budget du Québec : coupure de 10% pour les CDEC de Montréal
Les Corporations de développement économique communautaire (CDEC) de Montréal qui ont le mandat de Centre local de développement (CLD) pour leur territoire vont subir une coupure de 10% de leur budget annuel, ce qui représente un montant de 50 000 à 140 000 $ par organisme pour l’année 2014-2015. Il s’agit d’une coupure « paramétrique » demandée par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Exportation pour faire face à la réduction de budget de 3% exigée de tous les ministères par le Conseil du Trésor. Les 9 CDEC de Montréal, à l’instar de l’ensemble des 120 CLD du Québec, sont les seuls organismes de soutien à l’entrepreneuriat qui doivent encaisser une coupure de cette ampleur.
« À l’heure où le gouvernement du Québec veut relancer l’entrepreneuriat pour stimuler l’économie, nous sommes abasourdis par ce manque de considération envers le seul réseau de soutien à l’entrepreneuriat et au développement local qui a l’expertise pour accompagner et appuyer tous les entrepreneurs quels que soient leur âge, leur sexe, leur origine ou le type d’entreprise qu’ils souhaitent développer » a déclaré Pierre Morrissette, directeur général du Regroupement économique et social du Sud-ouest.
Dans la plupart des CDEC, cette coupure de budget risque d’affecter les fonds qui sont alloués aux jeunes entrepreneurs, à travers la mesure Jeunes promoteurs, et les fonds qui sont alloués aux entreprises d’économie sociale (Fonds d’économie sociale) qui représentent des sommes importantes dans les budgets des CDEC de Montréal. Mince consolation, le remboursement des Fonds locaux d’investissements (FLI) destinés essentiellement au financement de projets d’entreprises privées et collectives est reporté de un an, au 31 décembre 2015, ce qui va permettre aux CDEC de Montréal de continuer à investir dans ces entreprises pour une autre année. « Depuis 1998, le gouvernement du Québec a reporté l’échéance de remboursement du FLI de 5 ans en 5 ans, ce qui assurait la stabilité des activités d’investissement des CDEC. Cette fois-ci, le report est de seulement 1 an et le programme FLI fera l’objet d’une évaluation dans le cadre de la révision permanente des programmes, ce qui risque malgré tout de ralentir les activités d’investissement des CDEC dans l’économie locale » ajoute Pierre Morrissette.
Quoi qu’il en soit, les CDEC de Montréal offrent leur collaboration au ministre Daoust afin de revoir et améliorer l’aide directe aux entrepreneurs et aux entreprises dans l’optique de bonifier tous les outils qui contribuent au développement de l’entrepreneuriat et de l’activité économique dans les arrondissements et les quartiers de Montréal. À propos des CDEC de Montréal Créées à partir du milieu des années 1980 par les acteurs du développement économique et social, les CDEC mettent de l’avant une approche globale de revitalisation des collectivités locales qui conjugue les dimensions économique, sociale, culturelle, environnementale et communautaire. Elles ont développé un «savoir-faire ensemble» basé sur la concertation qui mobilise des gens d’affaires, des institutions de la santé et de l’éducation, des syndicats, des organisations communautaires et culturelles, le monde municipal et des résidants. Source : Pierre Morrissette, directeur général du RESO, 514-346-8164 Denis Leclerc, coordonnateur du Réseau des CDEC du Québec, 514-255-0005 Les municipalités et les MRC craignent pour l'entrepreneuriat local Le ministre des Finances, monsieur Carlos Leitao, a annoncé dans le budget 2014-2015 une réduction de 10 % du montant de l'aide financière accordée de façon récurrente aux CLD à des fins de développement économique. Sur une enveloppe gouvernementale globale de 80 M$ pour les CLD, la réduction représente 8 M$. Cette coupe budgétaire découle d'une mesure spécifique de réduction des dépenses du gouvernement.
Considérant le rôle primordial que jouent les CLD dans le développement économique local et régional du Québec, l'Association des centres locaux de développement du Québec (ACLDQ), la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et l'Union des municipalités du Québec (UMQ) déplorent cette décision et s'inquiètent des conséquences d'une telle réduction sur l'entrepreneuriat local. « En tant que partenaires essentiels au développement économique local, les municipalités et les MRC assurent la prospérité et la relance économique du Québec. Cette annonce de coupe budgétaire constitue donc une bien mauvaise nouvelle. Nous demandons une rencontre dans les plus brefs délais avec le ministre Jacques Daoust pour en discuter », déplore la présidente de l'UMQ et mairesse de Sainte-Julie, madame Suzanne Roy. Réunie aujourd'hui en conseil d'administration, la FQM dénonce cette compression. « Les CLD ont fait la preuve de leur efficacité partout sur le territoire. Grâce à eux, le milieu municipal peut compter sur un outil de développement inestimable par l'intermédiaire des MRC. Le gouvernement doit revoir sa décision au risque de nuire à l'économie des régions », déclare le président de la FQM, monsieur Richard Lehoux.
« Cette coupure est effective rétroactivement au 1er janvier 2014. Or, déjà la moitié de notre année financière est engagée. Il y aura assurément des coupures dans l'aide financière octroyée par les CLD aux entreprises puisqu'elle est puisée à même leur budget d'opérations »,
selon le président de l'ACLDQ, monsieur Yves Maurais. Rappelons que le financement des CLD est assumé conjointement par le gouvernement du Québec et les municipalités selon des ententes de gestion. Ces ententes viennent à échéance le 31 décembre 2014 et rien n'indique dans le budget 2014-2015 qu'elles seront renouvelées. Depuis leur création en 1998, les CLD relèvent avec succès leur mandat de développement local tout en offrant l'ensemble des services de première ligne dont un entrepreneur privé ou collectif peut avoir besoin. Chaque dollar investi par un CLD dans une entreprise génère en moyenne 10 $ d'investissements. SOURCE : Union des municipalités du Québec Renseignements : François Sormany, Directeur des communications Cellulaire : 514 910-7272, [email protected]