Toutes tendances politiques confondues, des élus des trois régions - y compris des proches de François Hollande en Corrèze-, s'unissent contre le projet de fusion
Publié le 06/06/2014 par
SudOuest.fr avec Olivier Sarrazin et AFP
Le maire de Tulle, Bernard Combes (PS), proche de François Hollande, plaide pour "un démembrement du Limousin" et le "rattachement (de la Corrèze) avec l'Aquitaine.© PHOTO
AFP CAROLINE BLUMBERG"Objet régional non identifié". C'est ainsi que l'Agence France-Presse a qualifié la nouvelle (future?) entité regroupant la région Poitou-Charentes, la région Centre et la région Limousin, voulue par François Hollande.
Des départements frontaliers à l'Île-de-France à l'estuaire de la Gironde, les élus et acteurs économiques charentais, poitevins, limousins et du Centre restent sidérés, et souvent mécontents, de la décision prise à Paris de fusionner leurs trois régions, pourtant si différentes.
Un ménage à trois que dénonce plusieurs élus... exceptés les présidents (socialistes) des trois régions qui semblent s'en satisfaire.
DANS LA RÉGION POITOU-CHARENTES Depuis la présentation de la nouvelle carte des régions, le président UMP du Conseil général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau, et son homologue socialiste charentais Michel Boutant sont vent debout. "Si demain il fallait associer les producteurs beaucerons au sauvetage des moules de Charrons, on n'est pas sur la même planète", ironise Dominique Busserau, qui prône un rapprochement avec l'Aquitaine. L'ancien ministre ne ferme pas la porte à une consultation locale. "Je suis persuadé que si nous faisons un référendum en Charente-Maritime, les résultats seront énormes. Pareil en Charente et dans la Vienne, peut-être un plus partagée mais aussi dans cette direction", affirme-t-il. Michel Boutant, non plus, n'exclut pas ne consultation"s'il le faut, si nous ne sommes pas entendus d'ici là".Les Poitevins, chers au coeur de la ministre de l'Ecologie, ne sont pas plus enthousiastes : dans les Deux-Sèvres,le conseiller général PS Gérard Zabatta va jusqu'à dénoncer "une aberration géographique, sociologique et économique".Preuve de leur détermination, avec des conseillers généraux des Deux-Sèvres et de la Vienne, ils se sont réunis vendredi matin à Ruffec en Charente pour défendre leurs idées. Après plus de deux heures de discussion, ils ont approuvé une motionappelant à la fusion de la Région Poitou-Charentes avec l'Aquitaine (86 voix pour, une abstention, un vote contre). Dans ce texte, dont la rédaction a fait l'objet de nombreuses retouches et de longues tractations, les élus départementaux "s'opposent fermement à la décision unilatérale d'un projet de mariage entre les Régions Centre, Poitou-Charentes et Limousin, et se positionnent en faveur d'une grande et ambitieuse Région Sud-Ouest qui unirait le Poitou-Charentes et le Limousin, si telle est sa volonté, à l'Aquitaine".Absence notable et remarquée lors de cette "réunion exceptionnelle" : celle du président du Conseil général des Deux-Sèvres, le socialiste Eric Gautier, quiaurait affirmé que l'on se "trompait d'objectif" et aurait reproché à Michel Boutant de "négocier en douce avec Manuel Valls". Ce que le président PS du Conseil général de Charente a démenti.Jean-François Macaire, successeur de Ségolène Royal à la région Poitou-Charentes, s'est quant à lui félicité lundi d'une structure qui préservera "l'identité de chaque territoire, tout en créant une fédération régionale". Défavorable à des référendums locaux, il a toutefois convenu "d'évolutions possibles" lors du débat parlementaire. Pour lui, il faut désormais réfléchir au développement qui serait celui d'une région Poitou-Charentes-Centre-Limousin, une "région particulière, (qui serait) une des plus importantes régions rurales de France, non articulée autour d'une grande métropole", et dont le modèle de développement "pourrait s'appuyer sur les villes moyennes".
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