Trans Atlas Marathon: de retour au Maroc...

Comme souvent, le fait d'etre dans un train, donc en quelque sorte en mouvement, me donne envie de reprendre la plume (enfin, le clavier, mais la plume c'est plus joli).
Je quitte donc Aix-les-Bains, une nouvelle fois, pour retourner courir dans d'autres montagnes. Des montagnes que je connais presque mieux que celles qui m'entouraient donc lorsque j'etais "chez moi" ces dernieres années.
Car juste avant ce nouveau depart, j'ai vendu mon appartement d'Aix. Cette fois sera sans doute la bonne. (Je pensais déjà l'avoir vendu avant de partir pour la Via de la Plata, mais l'acheteuse s'était retractee au tout dernier moment). Avec cette vente, c'est une petite page qui se tourne pour moi. Non que j'ai le sentiment de m etre attache a cette ville, même a cette region, que je continuerai par ailleurs d'arpenter souvent sur les trails. Plutot celui de n'avoir pas totalement pu en profiter, faute de temps,  faute de voiture.
Le train roule au bord du lac. C'est dommage, mais il faut d'ailleurs etre a bord pour beneficier des meilleurs points de vue sur cette partie du lac. Aucun sentiers ne permet de passer si pres de cette rive. C'est beau. Je l'ai pas mal admire, mais sans doute pas assez. La dent du chat se decoupe tres distinctement dans le ciel, les bois et les pentes sont vertes en cette fin de printemps. Le lac est calme, le bleu de l'eau et le vert fonce des rives encaissees, un ou deux clochers apparaissent entre les arbres. J'y retournerai sans doute, différemment.
Un peu a l'image de ma vie de courant d'air de ces dernieres années, je n'ai fait que passer a Aix. C'était un camp de base et ne m y etant pas vraiment integre (je n'ai fait guere d'efforts), j'en repars sans plus d'attaches. Avec juste le sentiment de marquer encore une etape: mon "installation" (car c'est beaucoup dire) ici coïncidait aux debuts de ma nouvelle vie de journaliste et voyageur a temps plein. Quatre ans déjà d'une vie sans trop de concessions, de défis constants et de belles balades. De travail, si, si, aussi.
 Je vais bien sur continuer dans la voie que je me suis ainsi trace, même si elle n'est pas encore bien balisee, et c'est sans doute bien mieux ainsi. Les defis, les projets, les chemins m attendent encore. Je ne sais pas encore ou je poserai mes sacs pour un prochain camp de base, je vais me laisser un peu de temps pour y reflechir.
En attendant, je repars donc pour une destination qui m est presque devenue familiere au cours de ces dix dernieres années: le sud du Maroc, Marrakech et les montagnes du Haut-Atlas. Je vais y retrouver avec plaisir mes amis de la "Zagora family" et les sentiers berbères. Pour la forme, on verra. Le moral est au beau fixe, le physique plutot repose. Je ne me sens pas tres affute et comme j'ai effectue le parcours il y a peu, je me reserve l'option de le parcourir a nouveau dans son integralite, ou plus tranquillement. Mais dans ma vie de courants d'airs, ces rendez-vous "reguliers" sont aussi appreciables. Pour l'amitié surtout car comme l'a récemment dit Matthieu Forichon dans une belle interview: " Et il en faut de l'amitie, merde, dans ce milieu!".  A l'heure des polémiques economico-sportives qui semblent toucher cette belle et simple activité,  il en faut encore davantage.