Printemps tout simplement

Par Gentlemanw

La douceur succède aux gouttes, des changements quotidiens si soudains, si marqués. Comme sous l'effet d'une baguette magique, une bulle c'est instantanément créée. Fin d'après-midi, soleil se reflétant sur les vitres, quelques sacs à main, quelques sandales d'été, enfin de circonstance, la ville respire enfin, les terrasses s'animent, les gens s'arrêtent et discutent sur le trottoir, les bars ouvrent largement leurs portes, la vie attendait ces instants-là. Un  petit bonheur simple, ce plaisir sobre de commander un verre, un cocktail sur le zinc, et de prendre le temps de le savourer avec une amie, avec d'autres personnes, sans compter le temps, sans courir avec un parapluie.

Printemps tout simplement, un dédale de petites rues, des magasins souriants avec des créateurs de mode, des sources de designs, des expositions temporaires pleines de vies. Là derrière le vitre des photos, des visages, des détails, des extraits de féminité, des personnes heureuses de se rencontrer, un verre à la main, les paroles mêlent amitiés et belles rencontres . Dans un coin un artiste croque de ses pinceaux numériques, noirs et blancs, pour figer des groupes de gens heureux, un vernissage peut-être, une belle ambiance. D'autres photos sur les murs, des styles différents, des vérités signées du regard du photographe, enveloppées de l'imaginaire des visiteurs, chacun ayant son angle de vue. Des pots avec des arbustes, l'architecture crée un espace de convivialité, renforcé par ses piétons, ces groupes volubiles et à la fois immobiles, statues vivantes d'un évènement ponctuel.

Encore une rue, une impasse, d'autres détours, l'atmosphère est propice à la détente, comme attendue de tous. La mode est encore un peu perturbée par la température, celle de ce début de soirée, celle d'hier encore en tête, celles si changeantes des derniers jours. Collant opaque et tunique bleu ardoise, bottines et sandales, mini jupe virevoltante ici, jupe patineuse en simili-cuir là, bottes et robe en guipûre blanche, jeans et petite pulls, jupe corolle mais avec un manteau, difficile de choisir la bonne tenue. Sur un vélo, une jeune femme en tutu noire de danseuse, avec un top en coton corail, un électron qui traverse le carrefour, suivis de regards accrochés à cette couleur si printanière. Des couples, des amis, les bistrots débordent sur la rue, personne ne veut rentrer chez soi, profitant pour savourer ce coin d'été, posé par hasard ce soir dans ces petites ruelles. Musique, douceur, une rue pavée, étroite, deux amoureux qui s'embrassent, s'égarent, s'aiment.


Par hasard, des lumières, des bougies sur une terrasse improvisée, la nuit n'aura pas raison de ce coin de vie, un restaurant au fond d'une cour, des sourires à toutes les tables, des femmes élégantes.

Quelques pas dans ce tourbillon à savourer sans modération, des boutiques aux vitrines sagement éclairées, des reflets, un léger souffle de vent, simplement pour rappeler que la nuit s'aventure vers demain, un beau jour de printemps, avec du soleil enfin. Dans la rue, des gens sereins, comme libérés de ce poids de la pluie, fêtant la chaleur revenue, une boutique avec de beaux escarpins, ils se collent à la vitre, papotent, partent dans le rêve des talons et de la volupté des petits pas dans une jupe crayon. Glamour pour elles, avec probablement des bas coutures, une autre bijou pour magnifier leurs jambes, pour déguster ce voile léger, caresses d'un soir pour cette nouvelle saison. Les chaussures enflamment les envies de mode.

Tout simplement, le printemps s'est installé ici, ce soir, pour regarder la mode, s'amuser de cette atmosphère enchanté. 

Tout simplement un coup de baguette magique.

Nylonement