Un home-test pour détecter l’infection à papillomavirus humains à haut risque oncogène (HPV-HR) chez les femmes qui ne sont jamais ou rarement dépistées, s’avère une solution efficace, selon cette étude menée par une équipe du CHRU de Tours. Les conclusions présentées dans le Bulletin hebdo de l’Institut de veille sanitaire, montrent, qu’en particulier, un test d’auto-prélèvement vaginal avec écouvillon sec (APV-Sec) offre une alternative performante avec une sensibilité et une spécificité de détection des HPV proches de 90%.
Ici, les chercheurs ont comparé la performance diagnostique de deux méthodes d’auto-prélèvement vaginal (APV), avec écouvillon sec(placé sec dans un tube en plastique : APV sec), (APV-Sec) ou un écouvillon avec milieu de transport liquide (APV-Liq), pour la détection des infections cervicales à HPV-HR, en comparaison du frottis réalisé par le gynécologue (PCC-Liq), chez 722 femmes, âgées de 20 à 65 ans, qui ont réalisé les 3 examens, le frottis et les 2 tests d’auto-prélèvements à domicile. En pratique, les participantes ont reçu un kit d’auto-prélèvement pendant la consultation contenant une notice d’explication, pour l’APV-Sec, une enveloppe contenant un écouvillon en nylon floqué dans un tube en plastique souple incassable et pour l’APV-Liq, une enveloppe contenant un écouvillon en nylon floqué et un tube de 12×80 mm contenant 2 mL d’un milieu de transport liquide. L’ordre de réalisation des 3 tests était « randomisé ».
L’auto-prélèvement à sec montre une sensibilité et une spécificité supérieures, estimées à 88,7% et 92,5%, respectivement vs 87,4% et 90,9% pour les APV-Liq. Cependant, 14% des participantes expriment certaines difficultés à effectuer les auto-prélèvements en particulier pour évaluer la profondeur préconisée de l’APV ou pour trouver où et comment introduire l’écouvillon. 9% rapportent une douleur ou une sensation désagréable.
L’APV sec s’avère ainsi globalement une méthode performante pour la détection d’infections cervicales à HPV-HR. Il s’agit maintenant d’évaluer son rapport coût-efficacité chez les femmes qui ne participent pas au programme de dépistage.
Source: BEH Bull Epidémiol Hebd. 20 mai 2014 Performance de l’auto-prélèvement vaginal sec pour la détection des infections à papillomavirus à haut risque oncogène dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus : une étude transversale (Vignette Biomérieux)