En effet, l''attachée de presse d'Albin Michel m'avait vendu Redemption, le premier roman de l'américain Matt Lennox- édité en janvier de cette année- comme un mix entre le cinéma de James Gray et les romans de Denis Lehane, soit quasiment mon cinéaste et mon romancier préféré, bref des arguments imparables à mex yeux pour que j'ai envie de me jeter dessus.
Et si Matt Lennox ,33 ans, ancien capitaine dans les forces armées (comme Kevin Powers, auteur du génial Yellow Birds), avec lesquelles il a combattu en Afghanistan, n'arrive peut-être pas ( encore?) au niveau de ces deux maitres, il nous livre avec ce premier essai un roman puissant et passionnant autour de la thématique du pardon et de l'éternel combat entre le bien et le mal.
On suit un homme Leland King, qui, après dix-sept années passées dans une prison de haute sécurité, revient dans sa ville natale de l’Ontario, où sa mère est en train de mourir. Pete, son neveu, né pendant sa détention, l’ignore et ne s’en soucie guère. Mais, dans ce patelin où l’on ne vénère que Dieu et la loi, il est bien le seul : personne n’a vraiment pardonné à Leland son passé criminel. Surtout pas Stan Maitland, un flic à la retraite, qui ne peut s’empêcher de voir un lien entre le retour du «hors-la-loi» et la récente découverte du cadavre d’une jeune femme dans une voiture abandonnée… Il faudra bien, un jour ou l’autre, que Pete affronte la terrible vérité.
Rédemption est avant tout donc un récit choral qui nous entraine sur 3 histoires qui se croisent et se décroisent, celle de Lee mais également de Pete son neveu et de Stan l'ancien flic.
Matt Lennox réussit à tisser ces trois histoires avec une vraie maestria et une belle fluidité, et on est souvent surpris par la tournure des évenements. Redemption ( avec un titre français un peu trop parlant, le titre original "The Carpenter"- Le charpentier étant plus réussi) est aussi un livre formidable sur le libre arbitre et les conséquences que peuvent avoir sur soi et son entourage les choix importants que l'on doit faire dans une vie, et à quel point le moindre faux pas peut nous dévier du chemin que l'on s'était tracé.
Loin d'être une grande fresque flamboyante, Matt Lennox opte pour un récit psychologique tout en nuance qui laisse place aussi bien à une athompshère de province américaine parfaitement réussie, jusqu'à un dénouement final étonnant et assez explosif.
Bref, peut-être pas encore aussi génial que Gray ou Lehane, Matt Lennox nous offre avec ce Rédemption, au moins 4 à 5 bonnes heures d'un immense plaisir de lecture, et cela est déjà beaucoup!!