aux ailes ensanglantées
sur ma vie
tu fus comme une semence
arrachée à la terre
de ma souffrance
aujourd’hui plus rien ne respire
dans l’espace clos
où agonise un oiseau
transpercé par les flammes du soleil
la rivière s’est tue
les branches ont semé leurs feuilles
sur l’étroit chemin boueux
qui ne mène à aucune clairière
nos voix se sont tues
le silence la boue les murailles du désespoir
partons
il est temps de respirer l’odeur de la nuit
et de s’y enfoncer à jamais
***
Francis Giauque (1934-1965) – Prêles, le 29 mai 1964