genre: drame
année: 1967
durée: 1h50
l'histoire: Etats-Unis, les années 1930. C'est la Grande Dépression, suite au krach boursier de 1929. Un couple d'amants criminels, Bonnie Parker et Clyde Barrow, sillone le pays en braquant des banques. Bientôt, l'Amérique ne parle plus que de ces hors-la-loi inexpérimentés. Certains les admirent. D'autres sont horrifiés. Quoiqu'il en soit, poursuivis par la police, ils devront bientôt faire face à leur destin.
la critique d'Alice In Oliver:
Inutile de le préciser mais Bonnie And Clyde, réalisé par Arthur Penn en 1967, s'inspire évidemment de la vie et plus précisément de l'épopée meurtrière de deux criminels américains. Au niveau de la distribution, le long-métrage réunit Warren Beatty, Faye Dunaway, Gene Hackman, Estelle Parsons, Michael J. Pollard, Denver Pyle, Gene Wilder et Dub Taylor.
Bonnie and Clyde est souvent considéré comme un film culte et un classique du cinéma. Il fait aussi partie des premiers succès du Nouvel Hollywood et inspirera de nombreuses générations de cinéastes. En effet, le film a une vraie dimension sexuelle et il respire aussi la mort et la violence, mais j'y reviendrai.
Warren Beatty qui tient le rôle principal (donc Clyde) est aussi le producteur du film. C'est lui qui imposa Arthur Penn comme réalisateur auprès de la Warner. Beatty n'était guère convaincu par le choix de Faye Dunaway et du reste, les deux acteurs ne s'entendaient guère sur le tournage.
D'ailleurs, c'était Jane Fonda qui devait interpréter Bonnie. Hélas, l'actrice vit en France et ne souhaite pas s'installer aux États-Unis pour le tournage. Elle décline finalement l'invitation. La réalisation du film sera proposée à François Truffaut mais le cinéaste est déjà sur le tournage de Fahrenheit 451. Bonnie and Clyde est sorti juste un an avant les événements de mai 68 en France.
L'engouement du jeune public pour le film s'explique sans doute par le fait qu'il met en vedette des héros aux comportements juvéniles et en quête d'un épanouissement sexuel. En résumé, une véritable échappatoire pour une jeunesse alors à la recherche de nouveaux repères.
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Etats-Unis, les années 1930. C'est la Grande Dépression, suite au krach boursier de 1929. Un couple d'amants criminels, Bonnie Parker et Clyde Barrow, sillone le pays en braquant des banques. Bientôt, l'Amérique ne parle plus que de ces hors-la-loi inexpérimentés. Certains les admirent.
D'autres sont horrifiés. Quoiqu'il en soit, poursuivis par la police, ils devront bientôt faire face à leur destin. En 1958, William Witney avait déjà réalisé un film sur les deux criminels avec The Bonnie Parker Story. Le long-métrage fonctionne comme un documentaire et se veut brut de décoffrage.
En l'occurrence, Arthur Penn choisit de se concentrer sur la psychologie de ses personnages qu'il rend définitivement humains. Surtout, Bonnie Parker et Clyde Barrow sont les symboles de la révolte et d'une partie de la population qui se sent totalement incomprise.
En vérité, le film d'Arthur Penn annonce le futur phénomène hippie.
L'air de rien, Bonnie And Clyde critique les systèmes financiers en faillite (la banque cambriolée par Clyde mais qui n'a plus d'argent), la désorganisation sociale, une société en manque total de repères et le capitalisme. A partir de là, on comprend mieux l'impact du film et ce qu'il symbolise auprès de la jeunesse de l'époque. Encore une fois, Bonnie and Clyde symbolise parfaitement ce sentiment d'injustice et de révolte. Mieux encore, le long-métrage rejette la société puritaine au profit du fantasme et du plaisir sexuel, ici totalement assumé et représenté par le désir de Bonnie Parker.
A ce désir, s'oppose l'impuissance de son célèbre acolyte. Revanche du sexe féminin sur le sexe masculin ou les premiers prémices du mouvement féministe ?
La question mérite d'être posée. Encore une fois, Bonnie and Clyde est un film plus complexe qu'il n'y paraît et qui mérite une analyse plus poussée. Toujours est-il que le long-métrage bénéficie de la mise en scène exceptionnelle d'Arthur Penn. En l'occurrence, celui-ci dirige magnifiquement ses acteurs.
Warren Beatty et Jane Fonda sont parfois filmés comme des fantômes voire des morts en sursis. La scène finale, d'une violence insoutenable, se terminera dans un bain de sang. Certes, cette séquence est courte mais particulièrement brutale. Surtout, elle est immédiatement suivie par le générique de fin. Bref, un film magistral qui a bien mérité son statut de classique du cinéma.
Note: 18/20