Edge of Tomorrow // De Doug Liman. Avec Tom Cruise, Emily Blunt et Lara Pulver.
Quand j’avais eu vent de Edge of Tomorrow, je dois avouer que j’avais peur. Peur que cela soit une répétition de tout un tas de choses et que cela ne soit finalement pas si
intéressant que ça. Je suis forcé de constater que j’avais tord. Edge of Tomorrow est un très solide film de science fiction dystopique. Doug Liman (La
Mémoire dans la Peau) a su mettre tout ça en scène avec un certains aplomb qui nous permet de ne pas s’ennuyer une seule seconde. On aurait pu pourtant, mais il n’en est rien. A chaque
fois que l’on revit une journée ou encore que le film tente de l’humour, tout fonctionne. Il faut dire que Tom Cruise (Oblivion) est assez fabuleux dans le rôle
de cet homme de pub qui s’est retrouvé parachuté au milieu d’un champ de bataille. Le but n’est pas vraiment de nous raconter qui sont ces « mimics » et d’où ils viennent mais plutôt de
nous plonger au coeur d’une guerre. Cependant, quelque chose me titille, les producteurs avaient-ils prévu leur coup en sortant Edge of Tomorrow pile au moment du 70ème
anniversaire du Débarquement alors que Edge of Tomorrow parle clairement d’un Débarquement… sur les plages de Normandie afin de… repousser l’ennemi.
Dans un futur proche, des hordes d'extratterrestres ont livré une bataille acharnée contre la Terre et semblent désormais invincibles: aucune armée au monde n'a réussi à les vaincre. Le
commandant William Cage, qui n'a jamais combattu de sa vie, est envoyé, sans la moindre explication, dans ce qui ressemble à une mission-suicide. Il meurt en l'espace de quelques minutes et se
retrouve projeté dans une boucle temporelle, condamné à revivre le même combat et à mourir de nouveau indéfiniment…
Derrière le script de Christopher McQuarrie (Walkyrie), Jez Butterworth (Fair Game) et John-Henry Butterworth
(Fair Game) adapté du livre de Hiroshi Sakurazaka « All You Need is Kill » il y a une vraie métaphore. En effet, quand on voit la
carte de l’occupation « mimics », il est impossible de ne pas faire un parallèle important avec le nazisme à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale. Ensuite, Edge of
Tomorrow ne cherche pas à perdre de temps. Il nous plonge très rapidement au coeur de son histoire. L’introduction est dans ce sens très réussie. On n’a pas besoin d’une introduction
longue et pompeuse. Tout est raconté au début avant de rapidement nous mettre au front. L’idée aurait pu être complètement ratée mais bien au contraire, cela permet justement de nous donner
l’impression que tout se déroule à une vitesse impressionnante. Au milieu, on retrouve donc Tom Cruise (Jack Reacher) et Emily Blunt (Le
Diable s’Habille en Prada) qui s’en sort très bien dans le rôle de cette guerrière bad-ass sur les bords. C’était au premier abord un film intriguant et puis une fois vu je dois avouer
que Doug Liman nous a délivré l’un des meilleurs blockbusters de l’année (et il y en avait déjà pas mal de bons).
Le film n’oublie pas non plus de faire en sorte que la boucle temporelle dans laquelle tombe le héros soit cohérente. Edge of Tomorrow est donc un mélange de tout ce qui
fonctionne. Cela aurait pu être de trop mais il n’en est rien. Bien au contraire, avec de la science fiction bien écrite (il y a un vrai propos derrière, notamment avec la métaphore dont j’ai pu
parler plus haut), de l’action soignée (la mise en scène de Doug Liman est au poil pour le coup, nous faisant presque oublier que l’on est dans un film) et puis un aspect
dramatique plus doux et calme. Il fallait bien donner l’occasion à Tom Cruise et Emily Blunt de nous émouvoir. Pas au moins de verser des litres de larmes mais
juste ce qu’il faut pour que l’on ait l’impression de passer un très bon moment. Finalement, avec tous les ingrédients possibles et imaginables du blockbuster réussi, la recette fonctionne si
bien que l’on aurait presque envie d’en voir plus. Le seul problème de Edge of Tomorrow est peut-être l’épilogue gentillet. Pour un film aussi fataliste, je pense que ce n’était
pas nécessaire.
Note : 9/10. En bref, de la bonne SF.