Happy Valley // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN
Il n’y a pas si longtemps que ça, je vous parlais du pilote de Happy Valley. Un premier épisode assez sombre mais aussi percutant mettant à nouveau en scène tout le talent de
Sally Wainwright (Last Tango in Halifax) pour l’écriture. Elle retrouve également Sarah Lancashire (Last Tango in Halifax) dans
un registre presque similaire puisque tout en émotions. Le moins que l’on puisse dire c’est que Catherine Cawood, le personnage qu’elle incarne dans Happy Valley est constamment
surmené. Chaque épisode vient alors ajouter une dose d’émotion forte au personnage, sur le point par moment de la déstabiliser (notamment à l’issue de l’épisode 1.04 alors qu’elle s’étant,
épuisée et tabassée, au milieu de la rue). Pour une série avec un titre aussi joyeux, les diverses histoires qui sont racontées sont terriblement déprimantes. On retrouve donc tout le talent de
la scénariste encore une fois qui mêle à merveille l’émotion à de vrais moments crus de drame. Car à chaque moment émotionnellement intense, Sally Wainwright fait le choix de ne
jamais câliner ses téléspectateurs. Au contraire, elle veut nous choquer, nous donner envie de balancer notre téléviseur par la fenêtre à cause de toutes les horreurs que les personnages peuvent
vivre.
Je pense que dans la carrière de Sally Wainwright, Happy Valley est clairement l’association parfaite entre l’univers familial fort et très touchant qu’elle a pu
développer dans Last Tango in Halifax et l’aspect policier assez fort et accessoirement sombre (notamment en saison 3) qu’elle a mis en avant dans Scott &
Bailey. Ce que je trouve d’assez merveilleux avant tout dans l’histoire de Happy Valley c’est que l’on parle au premier abord d’une histoire assez classique (un
enlèvement) mais tout va très mal tourner. Notamment quand une jeune policière va être sauvagement assassinée. La scène de son assassinat, écrasée par une voiture, est pire qu’un film d’horreur
(surtout quand la voiture insiste bien). On pourrait alors accuser (comme à d’autres reprises) Happy Valley de faire dans la surenchère de violence sauf qu’au contraire, je
trouve que cela sert à merveille le récit et l’implication émotionnelle de chacun. Vous pensez que Catherine aurait été aussi forte si elle avait été traitée différemment avec des pincettes.
C’est sans compter sur le fait que la série, en plus d’être forte émotionnelle, ne cherche pas à nous ménager mais à tout nous montrer. On retrouve donc des cadavres, du sang, des visages
tuméfiés, etc.
Après un premier épisode plutôt bon, le second s’est avéré être de bien meilleur facture. Par ailleurs, nous avons aussi le personnage de Clare Cartwright incarné par l’excellente Siobhan Finneran (Downton Abbey, The Syndicate). J’ai beaucoup aimé ce personnage, notamment dans son interaction continue avec Catherine. C’est un fil rouge qui n’est pas émotionnel mais qui est avant tout là pour créer chez Catherine l’impression qu’elle n’est pas seule. On va donc avant tout retenir la performance de Sarah Lancashire qui fait de son mieux dans cette série pour donner le meilleur d’elle-même. Récemment récompensée d’un BAFTA pour sa prestation dans Last Tango In Halifax, elle aura probablement une nouvelle récompense pour ce tout nouveau rôle. Une fois Happy Valley terminée, j’ai déjà envie de voir une seconde saison. Non pas que j’aime bien voir Catherine terminer au fond du gouffre de sa propre vie mais uniquement car je trouve cette série merveilleuse à tous les points de vue. Le premier épisode était déjà solide mais c’est la suite qui donne à la série tout son sens. Notamment car l’on va apprendre à découvrir cette femme forte au fil des épisodes et à l’aimer, tout simplement. Après tout, comment ne pas aimer une femme comme celle-ci. C’est impossible.
Note : 8/10. En bref, un drama fort, intelligent et cruel aussi par moment. Avec au centre de tout ça une Sarah Lancashire plus surprenante que jamais.