Le discernement est un art de la vie de l’esprit où se conjuguent écoute, réflexion et expérience. Voici 9 règles, usuelles et utiles, avec les bonnes questions à vous poser pour vous aider à discerner et maintenir le cap que vous vous êtes fixé.
Règle n° 1 : la spirale descendante
Quand je m’écarte de ce qui serait juste et bon de choisir ou de faire, ou bien de ma finalité, je suis entraîné à augmenter cet écart. Les pensées, les choix comme les actions que j’envisage me dispersent. Mon jugement est obscurci par des attracteurs sans cesse plus forts ou plus nombreux. Je suis même tenté de me laisser aller.
Simultanément, je suis intérieurement tiraillé. Des cordes de rappel ou un vent contraire me font sentir que je n’agis pas comme je devrais. Elles me font souvenir de ce qui serait juste ou bon de faire, m’invitant ainsi à rompre avec cette spirale descendante. Aurais-je le courage de le faire ?
Question : est-ce que vous vous souvenez de situations où vous vous êtes ainsi laissé entraîner dans une spirale descendante ?
Règle n° 2 : le dynamisme pacifiant
Quand je suis en cohérence avec ce qui serait juste et bon de choisir ou faire, ou avec ma finalité, je suis dans une dynamique de progression. Je reçois intérieurement soutien et encouragement pour aller de l’avant et j’affronte avec davantage de confiance les risques inhérents à mes actions.
Question : quelles expériences avez-vous d’un dynamisme pacifiant ?
Règle n° 3 : au fil de la consolation…
La consolation peut ici être définie comme l’expérience d’un dynamisme qui donne un sens plus profond ou plus intense à ce que je suis en train de vivre, me confortant dans l’intention visée, ma finalité. Ce dynamisme m’est donné.
Un des signes en est le contentement durable qui l’accompagne. Il n’est pas en mon pouvoir de le susciter. Pour cela, je peux recevoir ce dynamisme comme une consolation et non comme un simple effet de mon humeur ou de mon tempérament.
Sereinement je vois avec une grande clarté tout ce qui s’offre à mon action. Souvent ce dynamisme interne accompagne des événements de ma vie professionnelle ou personnelle et m’invite à progresser et à aller de l’avant. Je peux me laisser guider par cette consolation et choisir ce qu’elle me montre et m’indique.
Ces moments où je peux me reconnaître habité par un tel dynamisme sont des moments favorables pour faire des choix et prendre des décisions.
Question : comment se caractériserait pour vous l’expérience de la consolation ? A quels types d’expériences pouvez-vous associer ce qui en est dit dans la présentation de cette règle ?
Règle n° 4 : les effets de la désolation
La désolation est l’expérience contraire à la consolation, lorsque j’éprouve peu de goût ou même du dégoût pour les tâches à entreprendre, m’éloignant ou me faisant perdre le sens de ce qui est juste et bon ou de ma propre finalité. A laquelle pourtant je ne cesse de tenir.
Des pensées de découragement, de flemme, de morosité, de mécontentement de soi et des autres, de tristesse, des sentiments de confusion, de solitude ou d’abandon s’emparent de moi. Ces pensées et ces sentiments me conduisent à me replier sur moi-même et m’emportent dans l’imaginaire.
Aussi, ai-je souvent du mal à m’en défaire ou à me raisonner… Ce que justement je devrais faire pour ne pas me laisser entraîner et submerger par eux…
Question : quels sont pour vous les types de pensées et sortes de sentiments associés à la désolation ? Comment s’enchaînent-ils ?
Règle n° 5 : se conduire dans la désolation
Trois principes à tenir :
- Lutter autant que possible contre ces pensées, ces imaginations et ces sentiments négatifs qui m’envahissent et me détournent de ce qui est juste et bon ou de ma finalité.
- Chercher à retrouver le dynamisme pacifiant éprouvé auparavant ou le fil de ma finalité en me demandant ce que pour cela, je devrais changer dans mon mode de vie.
- Ne faire aucun choix nouveau ni remettre en cause des décisions passées, prises alors que j’étais porté par une consolation. En effet, mes pensées étant troublées et obscurcies, je ne suis plus en mesure de juger sainement des choses ou d’exercer un sain libre arbitre.
Question : qu’est-ce qui a pu vous aider à sortir d’un temps de désolation ? Avez-vous l’expérience de la conduite proposée dans ce chapitre ?
Règle n° 6 : se conduire dans la consolation
La consolation, si elle est authentique, est sans piège. Je peux me fier à ses inspirations ou à ce qu’elle montre, tant que je suis habité par elle, en prêtant une grande attention à la suite de mes pensées : sont-elles toutes orientées dans le sens de ce qui est juste et bon ou de ma finalité, ou certaines ne me proposent-elles pas de m’en écarter ? Si ne peux me confier aux premières inspirations, je dois me séparer des secondes qui ne tarderont pas à me plonger dans la désolation.
Question : se souvenir de consolations dont vous pouvez, après coup, estimer qu’elles étaient sans piège ? Ont-elles permis de faire des choix justes et de prendre de bonnes décisions ?
Règle n° 7 : prendre peur est à craindre
Il est des situations qui, d’entrée de jeu, inscrivent en moi des craintes et des peurs. Celles-ci gagneront d’autant plus en force et en puissance que je leur prêterais une oreille complaisante.
Si, au contraire, je veille avec courage à ne pas me laisser dominer par ces craintes et ces peurs, en choisissant, par exemple, d’agir de manière diamétralement opposée à ce qu’elles me suggèrent, je pourrais les voir se replier et même disparaître avec les attracteurs qui les accompagnaient.
Question : Avez-vous l’expérience de ne pas vous être laissé dominer par vos craintes ?
Règle n° 8 : le secret du séducteur
Il est des situations où je me sens incité à cacher aux autres comme à moi-même des vérités qu’il serait pourtant bien plus utile de partager. Ces inspirations se présentent comme les injonctions d’un séducteur qui, pour mieux tromper, invite au secret et au silence.
Pour éprouver ce que valent de telles inspirations, il peut être utile de les partager avec une personne tierce, tout en les mettant en regard de ce qui est juste et bon ou de ma finalité.
Question : quelles expériences avez-vous d’invitations pernicieuses au secret ?
Règle n° 9 : l’attaque par le point faible
Les sortes de pensées et de sentiments qui m’entraînent dans la désolation commencent le plus souvent par entrer en moi par l’une ou l’autre de mes propres faiblesses. Puis, de proche en proche, elles me saisissent tout entier.
Question : êtes-vous en mesure d’identifier des points faibles par lesquels vous vous faites régulièrement piéger au moment de faire des choix et de prendre des décisions ?