Les centenaires auraient une résistance toute particulière aux maladies liées au mode de vie, concluent ces chercheurs du Kings College London qui ont suivi sur une période de 10 ans des centenaires britanniques. Leurs conclusions, présentées dans la revue PLoS Medicine, ont des implications croissantes pour les systèmes de santé. Les centenaires pourraient être au nombre de 3 millions dans le monde, d’ici 2050.
L’analyse révèle une faible vulnérabilité des sujets qui vivent centenaires aux maladies non transmissibles telles que le cancer ou la maladie cardiaque majoritairement causés par des choix de vie malsains, comme le tabagisme, l’obésité ou la sédentarité. Cependant, les centenaires apparaissent ici plus susceptibles de mourir de maladies infectieuses –mais moins fréquentes- comme la pneumonie. Enfin, les auteurs expliquent qu’au Royaume-Uni, que le nombre de centenaires a augmenté de 56 % en 10 ans.
Leur étude a porté sur 35.867 personnes âgées de 100 ans ou plus au moment de leur décès, intervenu entre 2001 et 2010. 87% étaient des femmes. Les décès liés à des accidents ou à la violence ont été exclus. Ce groupe de centenaires a été comparé avec des personnes âgées de 80 ans à 99 ans. Les chercheurs se sont également intéressés au lieu du décès (Voir schéma ci-contre). L’analyse révèle que,
· la plupart des centenaires finissent leur vie en établissement, 27% en centre de soins, 34,5% en résidence médicalisée, 27% à l’hôpital.
Les causes de décès des centenaires les plus fréquentes, sont :
· la pneumonie : 18%, vs 6% pour les personnes âgées de 80 ans à 84 ans,
· la fragilité : 28% vs 1% pour les personnes âgées de 80 ans à 84 ans.
Les causes de décès des centenaires les moins fréquentes, sont :
· Le cancer : 4,4% vs 24% pour les personnes âgées de 80 ans à 84 ans,
· la maladie cardiaque : 8,6% vs 19% pour les personnes âgées de 80 ans à 84 ans.
Les chercheurs concluent que les centenaires sont plus résistants aux facteurs de risque liés au mode de vie. Ils recommandent aussi –comme en France- une prévention et des soins anticipés afin de permettre au maximum, aux personnes âgées, de finir leur vie à leur domicile.
Source: PLOS Medicine June 3 2014DOI: 10.1371/journal.pmed.1001653Place and Cause of Death in Centenarians: A Population-Based Observational Study in England, 2001 to 2010
Lire aussi:VIEILLIR en France: Le projet de loi qui veut responsabiliser la Société –
Pour en savoir plus surla Dépendance, la Fin de vie