La voix d’Arthur H. impose le silence dans cette salle comble du Théâtre Antoine Vitez, à Ivry-sur-Seine (94). Sa voix et les premiers mots qu’ils prononce, sans musique : « Moi qui Krakatoa ». Mots d’Aimé Césaire, auxquels feront suite des mots d’Edouard Glissant, et d’autres poètes des Caraïbes, des hommes à qui la voix de l’artiste en scène va bien. Elle nous entoure, elle craque ici, traîne là, explose comme bulles, coule comme la lumière ou la nuit, caresse les tombes des cimetières, et vogue autour des îles, au tour des hanches. La musique fait des tapis d’écume, bouillonne comme lave, vient cogner dans le coeur. Et tous deux, Arthur H. et Nicolas Repac, laissent naître la chanson de la Caraïbe où « on n’a pas le temps pour la vitesse ». Et où la femme conduira.